ource de grogne vigneronne depuis la fin 2021, la flambée des prix et délais de livraison des bouteilles de verre n’est pas pour plaire aux verriers d’après le groupe américain O-I (l’autre principal faiseur, Verallia, n’ayant pas de porte-parole disponible). « On est bien désolés de cette situation, on n’a pas de volonté de quelque façon que ce soit de retenir des stocks ou de retenir des ventes. Il n’y a aucune stratégie de la sorte. On essaie de satisfaire un maximum de clients et de produire au maximum » explique Christine Bour, la directrice commerciale pour la France et l’Espagne du groupe verrier O-I.
Alors que la filière vin demande aux services de la Répression des Fraudes de se pencher sur la réalité des tensions causant ces difficultés d’approvisionnement (contactée, la DGCCRF indique ne pas pouvoir communiquer sur de possibles investigations en cours), pour ne pas dire d’enquêter sur de possibles ententes, le groupe verrier O-I indique rester focalisé sur ses enjeux de production. « Nous sommes aujourd’hui dans une situation compliquée. Nous n’avons pas changé de cap : on produit, on vend, on produit, on vend… On fait tout pour qu’il n’y ait pas de discontinuité dans la production » martèle Christine Bour, notant que toutes les usines du groupe sont à plein régime. Mis à part « les aléas industriels qui peuvent régir tout industrie », qu’il s’agisse de pannes ou de travaux (comme la reconstruction prévue depuis trois ans de l’un des deux fours de l’usine de Vayres, près de Bordeaux, qui a débuté le 15 novembre dernier pour s’achever en mars).


Président du conseil spécialisé vin, où le sujet a été évoqué plus d’une fois, Jérôme Despey note qu’« il y a des choses qui ne sont pas normales », rapportant des révisions de prix toutes les quinzaines sans garanties au-delà, des réceptions en 2022 de lots produits en 2021 qui contredisent les tensions annoncés par les verriers, la question des modèles à plus forte valeur ajoutée privilégiés sur d’autres références… Concernant des modèles indisponibles, Christine Bour explique que pour optimiser les chaînes de production, des petites séries sont écartées pour se concentre sur les best-sellers (bouteilles bordelaises, bourguignonnes et champenoises).
« On n’a rien à cacher : nous produisons le plus possible » répète la directrice commerciale du groupe O-I, pointant des stocks au plus bas et ajoutant que l’« on essaie de faire le maximum. On n’a pas l’ambition de pénaliser ou d’embêter, ce n’est pas dans notre intérêt. » Alors que certains opérateurs de la filière vin estiment qu’en produisant moins pour faire payer plus les verriers y gagnent, Christine Bour balaie cette idée : « on n’en est pas là ! Notre priorité est de tout faire pour livrer à temps. »