es feuilles sur grenache en plein hiver. Ce 9 janvier, un viticulteur du Sud du Gard a posté la première photo (d’une longue série ?) illustrant la précocité du millésime.
Souhaitant rester anonyme, il nous explique que c’est la première fois qu’il voit des vignes débourrer aussi tôt dans la saison. « Il s’agit d’une partie de parcelle de vigne un peu faible de 1990 que je n’ai pas encore taillé » raconte-t-il, précisant qu’il a eu contrairement à certains de ses confrères eu la chance de passer au travers du gel et de la grêle en 2021 comme en 2022.
Ses vignes plus vigoureuses n’ont heureusement pas débourré. « Mais cela pourrait arriver dans l’avenir. Les hivers sont de moins en moins froids, et la sève ne descend pas. C'est compliqué » regrette-t-il.
Des vignerons des Pyrénées Orientales sont également concernés sur de la syrah comme le relate un article du Parisien. A Salses-le Château, près de Perpignan, ce 6 janvier, nouvelle journée à 20°C, un viticulteur voit les bourgeons dangereusement gonfler.
Sur Facebook, des commentaires font également état de cas de débourrements sur du muscat d’Alexandrie.
D’après les experts de l’agroclimatologie, le débourrement de la vigne pourrait se généraliser avec beaucoup d’avance à partir de mi-février à Bordeaux, dans le Sud-Ouest, les Pyrénées-Atlantiques et Orientales, et tout le bassin méditerranéen si la douceur persiste.
La campagne démarre précocément, d’autant que les prévisionnistes annoncent un mois d’avril anticyclonique, avec de fortes probabilités de gelées blanches.
« C'est une situation très inquiétante » reconnaît François Dal. Technicien au Sicavac, l’organisme d'appui technique des vignobles du Centre-Loire, il conseille de retarder le plus possible la taille afin que les bourgeons de la base restent inhibés. En plus du risque de dégâts de gel, « le gros problème se situe dans l'épuisement des réserves » estime-il.
Chez Simonit&Sirch, Massimo Giudici explique que pour éviter un débourrement trop précoce sur certains cépages ou des sols qui se réchauffent trop vite, le mieux est de commencer par tailler les parcelles aux sols argileux, « plus lent à se réchauffer », et cépages les plus tardifs. « Les viticulteurs peuvent continuer avec les cépages tardifs sur arènes granitiques, poursuivre avec les cépages précoces sur sols argileux, et finir par les cépages précoces sur arènes granitiques ».