omme chaque année, les techniciens viticoles charentais ont passé au peigne fin les 40 parcelles d’ugni blanc constituant l’observatoire des maladies du bois.
De fin mai à début juin 2022, ils y ont d’abord recherché l’eutypiose. « Après une hausse des symptômes en 2020, le pourcentage de ceps symptomatiques retrouve en 2022 le taux de 2019 et 2021 » indiquent-ils dans leur bulletin.
Moins de 5 % des vignes présentent des rabougrissements de rameaux, des feuilles déchiquetées, nécrosées, des inflorescences desséchées ou des grappes millerandées. Elles étaient 8 % lors du millésime précédent et jusqu’à 20 % entre 2003 et 2006.
« Un pied malade une année peut apparaître sain l’année suivante et réexprimer la maladie par la suite » préviennent toutefois les observateurs, conseillant aux viticulteurs de limiter les sources d’inoculum en retirant de la parcelle les souches et parties de ceps mortes après la taille.
Les plaies étant moins sensibles au champignon lorsqu’elles sont réalisées au plus proche de la période des pleurs, ils recommandent de tailler le plus tard possible. « Lors de la taille d’un cep atteint, il faut couper le tronc ou le bras dans une partie saine et suffisamment bas pour que les symptômes de nécrose ne soient plus visibles » ajoutent-ils.
Fin août et début septembre, les experts ont traqué l’esca et le black dead arm (BDA). Ils ont compté 4,62 % de ceps touchés sur l’ensemble du réseau, contre un peu plus de 6 % en 2021 et jusqu’à 12,9 % en 2012. Ils expliquent cette baisse par la météo peu pluvieuse associée à des températures élevées tôt dans la saison.
Comme pour l’eutypiose, ils invitent les viticulteurs à retirer de la parcelle les souches ou parties de souches mortes. En prophylaxie, il faut « limiter autant que possible les plaies de taille et laisser des onglets de dessèchement ». L’idéal est de tailler tard et par temps sec, en respectant les mêmes trajets de sève d'une année sur l'autre, et de ne pas fertiliser de façon excessive.
En 2022, les techniciens ont par ailleurs signalé des symptômes d’excoriose ont été signalés dans 24 parcelles sur 40. Comme en 2021, 9,2 % des ceps sont touchés contre 1,3 % en 2019. « La situation est toutefois très variable, allant de 0 à 66 % selon les sites ».