ne première en Bourgogne. Vosne-Romanée, célèbre appellation de la Côte de Nuits aux 150 hectares, travaille collectivement à l’inventaire et au développement de sa biodiversité.
À ses débuts, au printemps 2021, le projet réunit l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG), la mairie et la chambre d’agriculture. « L’idée était de travailler au niveau d’un village car dans un vignoble morcelé comme la Bourgogne, toute action a des conséquences sur le voisin. Par ailleurs, cette échelle nous permet d’obtenir des résultats représentatifs de la côte viticole, qui pourront servir à d’autres appellations », indique Lise-Marie Lalès, conseillère à la chambre d’agriculture de Côte-d’Or.
Le collectif a réalisé un diagnostic sur tout le coteau du village, du bourg à la forêt. « Nous avons commencé par référencer les zones d’habitat potentiel, c’est à dire les espaces enherbés, les murs, les meurgers [tas de pierre issus de l’aménagement des parcelles il y a des siècles, ndla], les éléments buissonnants et arborescents. C’est pour ça qu’il était important d’inclure la commune : c’est elle qui gère la tonte de certains espaces ». Les oiseaux présents ont ensuite été inventoriés avec l’aide de la LPO (Ligue de protection de oiseaux). Les oiseaux seulement, car « il s’agit d’un indicateur simple et rapide à obtenir pour se faire une idée de la biodiversité ».
Résultat : il y a plus d’habitats potentiels et d’oiseaux en haut de coteau, là où commence la forêt, ainsi qu’au niveau du village. Entre les deux, « on retrouve logiquement une zone moins riche en termes de biodiversité, car uniquement dédiée à la viticulture », rapporte Lise-Marie Lalès. De quoi dégager de nombreuses pistes d’amélioration. « Avant de penser à l’agroforesterie, il faut commencer par valoriser l’existant. » Ainsi, « les espaces enherbés sont assez nombreux à Vosne, mais pas gérés à l’optimum. Il faut aussi travailler à la restauration des aménagements en pierre sèche ». Par la suite, l’implantation de haies et d’arbres pourra être envisagée, la conseillère rappelant que pour ce faire, «il existe différents programmes d’aides en fonction des vignobles ».
Loin de voir cet exercice comme simplement théorique, les vignerons de Vosne-Romanée sont depuis passés à l’action : engagement sur une fauche tardive, commandes groupées de nichoirs, journée formation avec la LPO, formation collective sur les aménagements pierre sèche... De quoi inspirer alentour : « d’autres villages bourguignons vont lancer des projets similaires », annonce Lise-Marie Lalès.