Malgré des milliers d’heures de prospection et l’application de traitements insecticides, d’année en année, le nombre d’hectares concernés par la flavescence dorée ne cesse d'augmenter » regrettent les chercheurs du Plan National contre le Dépérissement du Vignoble (PNDV).
Pour optimiser la lutte collective et faire reculer l’épidémie, l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) et l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) vont travailler main dans la main dans le cadre du projet Risca 2.
Leurs travaux vont porter sur plusieurs fronts. Pour limiter la dispersion de la maladie, ils vont d’abord utiliser des données recueillies précédemment dans plusieurs régions viticoles et développer un modèle pour estimer la dispersion de la flavescence dorée, y compris sur de grandes distances, ce qui n’a jamais été tenté. « En utilisant ces connaissances, des barrières physiques, comme des filets ou des haies, seront testées pour contrer les transferts entre les réservoirs et la vigne » indiquent-ils.
L’Inrae va par ailleurs tester une méthode de blocage de la synthèse d’une protéine à laquelle se fixe le phytoplasme lorsqu’il entre dans les cellules de la cicadelle. L’idée est de l’empêcher de coloniser les insectes.
Pour anticiper les émergences, l’Inrae va plancher sur un test PCR rapide indiquant si un insecte déjà connu ou invasif peut être vecteur ou non de la flavescence dorée.
Les partenaires vont également concevoir un outil d’aide à la décision indiquant aux techniciens s’il est possible de diminuer les traitements en améliorant la prospection, et si le surcoût lié à une prospection plus fine sera rentable vis-à-vis de l’économie de produits phytosanitaires. « Il sera construit sur la base des données existantes en Bordelais et en Bourgogne, ce modèle économique produira des simulations chiffrées en termes de coûts et de bénéfices » expliquent-ils.