as de « chasse aux sorcières » mais un « rappel des valeurs » du vin naturel. L’engagement contre les violences sexistes et sexuelles a été pris au nom du « respect du vivant, au sens le plus large possible », lit-on dans le texte publié sur le site du syndicat. « Le vin nature ou naturel est porteur de valeurs, d’une véritable éthique, qui n’est pas simplement technique mais concerne absolument tout son écosystème. (…) La présence accrue des femmes ne justifie en rien qu’elles soient la cible de certains hommes qui, sous prétexte d’alcoolisation ou profitant d’un contexte festif, ou encore abusant de leur position privilégiée dans le milieu, agissent en véritables prédateurs et les agressent verbalement voire sexuellement, et ce encore trop souvent en toute impunité. »
Pour l’instant, ce texte est une simple motion. « Mais nous allons proposer à la prochaine assemblée générale (en général en février) de l’intégrer dans le cahier des charges, d’une façon ou d’une autre », explique le vigneron Jacques Carroget (Muscadet), le président du syndicat. « Rien d’obligatoire, mais plutôt des recommandations. Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, ni d’encourager la délation. Mais ça ne nous empêche pas de rappeler certaines valeurs. » D’autres ajouts autour des « valeurs » portées par le vin nat’, mais portant cette fois sur les pratiques viticoles, pourraient également être soumis au vote.
La décision d’engager le syndicat de défense des vins naturels contre les violences sexistes et sexuelles « a fait l’unanimité » au sein du conseil d’administration, évoque Jacques Carroget. « Le sujet n’est pas anodin, et nous en avons évidemment informé nos adhérents, et n’avons reçu aucun avis négatif, au contraire. » Dans le conseil d’administration, on retrouve entre autres Isabelle Perraud, attaquée en diffamation par un vigneron, et présidente de la jeune association féministe Paye Ton Pinard, qui travaille également sur un « kit » pour sensibiliser les organisateurs de salon de vins naturels.
« On ne s’attache pas à une affaire particulière, précise le président. La société évolue. Le syndicat doit être actuel et favoriser cette évolution positive, pour sortir du machisme, et préserver cet espace de liberté qu’est le vin naturel. »
Le syndicat de défense des vins naturels est né en septembre 2019, et vise à fédérer la « communauté » du vin naturel (vignerons, mais aussi cavistes, sommeliers, et consommateurs). Le syndicat propose notamment un label « Vin Méthode Nature » s’appuyant sur une charte validée par les institutions. En 2021, il comptait 156 vignerons adhérents, et 264 cuvées labellisées.