’est un jury issu de différents pays européens qui vient de mettre en lumière les efforts des vignerons du Sud-Ouest pour faire connaitre et reconnaitre leurs nombreux cépages autochtones, tels que le petit et gros manseng, tannat, petit courbu, arbouriou, négrette, bouysselet, malbec, ou encore braucol, duras, prunelart. Le 19 octobre dernier, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Saint-Jacques-de-Compostelle, les vins du Sud-Ouest ont reçu le prix Paolo Benvenuti, attribué dans le cadre des Iter Vitis Awards, qui chaque année, distingue les actions permettant de protéger et de valoriser le patrimoine viticole.
« Cette distinction est une reconnaissance du travail collectif autour de la valorisation des cépages, certains oubliés ou méconnus. Avec plus de 300 cépages, dont 130 autochtones, le sud-ouest représente 33 % de la richesse ampélographique française. Cette distinction est aussi une reconnaissance européenne car l’histoire de nos cépages est liée aux itinérances des chemins de Compostelle. Des cépages venus de l’Europe entière se sont agrégés à ceux crées dans les Pyrénées. On est là dans une identité ouverte sur l’Europe » indique Paul Fabre, directeur de l’Interprofession des vins du Sud-Ouest qui rassemble 900 vignerons adhérents et 55 000 ha. Pour rappel, 16 appellations d’origine contrôlée et 12 indications géographiques protégées autour des Pyrénées, du Pays basque, océan Atlantique et Massif central, constituent les vignobles du Sud-Ouest. Des terroirs qui offrent des vins, à 55 % blancs secs et doux, 32 % rouge et 13% rosé.
Depuis des années, l’interprofession accompagne avec l’Institut Français de la Vigne et du Vin pôle Sud-Ouest, des travaux autour d’une meilleure compréhension des cépages autochtones, des aromatiques et expressions des cépages, ou encore autour des cépages anciens ou disparus, tels le Tardif, un cépage qui met du temps à murir, longtemps délaissé, ou le Bouysselet, un cépage blanc qui devrait permettre à l’AOC Fronton, centrée sur le rouge, de se diversifier. D’autres cépages qui n’ont pas encore de nom sont en train d’être testés pour connaitre leur potentialité.
Les projets ne manquent pas pour l’Interprofession : des conférences et dégustations sur le thème de la Saint Jacques à la Saint Vincent sont organisées : le 26 novembre dans le Gers, le 15 décembre à Fronton, le 19 janvier dans le Lot. Dans le même temps l’interprofession peaufine un projet européen avec des partenaires espagnols, italiens et portugais autour de la revalorisation des cépages. Un pré dossier va être déposé ce jeudi 27 octobre. D’ici début 2023, le dossier finalisé devrait être présenté. « La distinction que nous venons d’obtenir devrait appuyer notre dossier » estime Paul Fabre.