Même l’un des secteurs les plus sains de la production italienne est obligé de tirer la sonnette d’alarme », note l’Observatoire UIV-Vinitaly en préambule de son enquête réalisée auprès d’un panel représentant 30 % du marché du vin. Le surcoût lié à l’augmentation des prix de l’énergie – « dans un secteur qui n’est pas énergivore, mais en subit directement les conséquences » – est estimé à 425 millions d’euros depuis le début de cette année. A cela s’ajoute plus d’un milliard d’euros de coûts supplémentaires entraînés par l’impact de la crise sur les matières sèches (verre, papier, carton, bouchons, aluminium).
L’enquête identifie par ailleurs l’augmentation des frais liés à d’autres postes en hausse comme le vin en vrac, le coût de la main d’œuvre et les frais commerciaux. Le surcoût total de ces augmentations est estimé à 28 %. Or, comme le relève l’enquête, les prix des vins italiens au cours des neuf premiers mois de cette année n’ont augmenté que de 6,6 %, alors que les entreprises estiment qu’il faudrait une hausse de 11 %. L’écart entre les deux s’élève à 600 millions d’euros, un montant que la filière doit désormais tenter d’absorber « pour rester sur le marché ».
Inévitablement, ce sont principalement les petites entreprises qui vinifient et mettent en bouteille en interne qui apparaissent comme les plus impactées. « Mais, à quelques exceptions près, les industriels du vin et le monde de la coopération souffrent également d’une dynamique qui pénalise particulièrement les segments basiques et populaires de l’offre, à commencer par les vins mousseux à prix moyen », note l’Observatoire. Et celui-ci de considérer que le segment premium résiste mieux : non seulement il serait plus apte à absorber des variations, mais sa clientèle serait aussi plus disposée à accepter des hausses tarifaires. Dans ce contexte, le président de l’Unione italiana vini, Lamberto Frescobaldi, estime qu’il faut un pacte entre tous les composants de la filière « pour produire un effet tampon et garantir la compétitivité et le marché. Les producteurs, les industriels, les coopératives et les distributeurs devront donc absorber une partie des hausses pour ne pas les répercuter totalement sur les consommateurs et éviter une dangereuse déprime de la consommation ».
Lors du prochain forum d’affaires wine2wine, prévu les 7-8 novembre à Vérone, VeronaFiere présentera avec l'UIV la deuxième partie de cette étude de conjoncture, ainsi que les estimations prévisionnelles complètes pour le marché, la rentabilité et le bilan du secteur vitivinicole italien en 2022.