Quand on est en biodynamie, on essaie de capter l’énergie, pas d’en consommer » pose Robert Eden, le propriétaire du château Maris (45 hectares de vignes à Félines-Minervois, Hérault). Appartenant à Cordier by Invivo pour sa marque, le domaine languedocien a la particularité d’être doté d’une cave semi-enterrée en chanvre. Finalisés en 2010, son cuvier et son chai ont des murs en briques de chanvre et de chaux : bon isolant, « c’est une matière qui respire. Les briques de chanvre font le remplissage et sont soutenues par des poteaux de bois » explique Robert Eden, qui ajoute que chaque mur est composé de deux murs avec un espace intermédiaire (accentuant l’isolation et permettant à l’air de circuler)
Avec 1 000 m² de surface sans climatisation, cette cave végétale affiche une température allant de 11 à 19°C sur l’année. Un tampon thermique qui se double d’une captation de gaz carbonique depuis sa mise en place. Au 75 kg d’équivalent CO2 captés par les matières premières des briques de chanvre s’ajoute leur carbonatation : une reprise de CO2 de l’ordre de 3 kg CO2 par m² et par an pendant 20 à 25 années. Cette absorption du carbone est un autre avantage du chanvre note Robert Eden. Ayant commencé à réfléchir à cette cave en 2004, le vigneron a parcouru nombre d’allées de salons dédiés au bâtiment. S’étant penché sur la paille, la terre, la pierre… Il a opté pour ce qui lui semblait être le plus neutre avec un effet de puits de carbone. Une première à sa connaissance. Douze ans après, les matières vieillissent bien, sans dégradation notable : « le bâtiment est vivant ».
Pour gagner en autonomie, 53 panneaux solaires de 375 Watt crête ont été mis en service sur le haut-vent de la cave en mai dernier. En quatre mois, l’ensemble a déjà produit 14 kWC (la cave consomme 18,6 kWC sur une année). « Le bâtiment est producteur d’énergie, il produit plus qu’il ne consomme » résume Robert Eden, autosuffisant en électricité (pour sa gestion des températures par un groupe de froid, pour son éclairage en lampes basse consommation…).
Une réduction du bilan carbone qui se joue aussi sur l’accroissement de la matière organique des sols (qui captent ainsi plus de gaz à effet de serre) et le recours au transport à voile (récemmeent testé vers les États-Unis, à terme prévu vers le Royaume-Uni et la Scandinavie).