ider les vignerons à faire face au mildiou de façon efficace en minimisant les quantités de cuivre. Tel est l’objectif que se sont donnés les collaborateurs du projet BasIC, pour « Bas Intrant Cuivre », porté la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) et financé par le plan Ecophyto.
« Les premiers traitements, au stade 3-4 feuilles étalées, sont primordiaux, car ce sont ceux qui vont éliminer les spores de mildiou au potentiel de reproduction élevé. Ces traitements modulent donc la sévérité de l’attaque et l’apparition des contaminations secondaires » rappellent les techniciens dans un premier livrable, avant de préciser la fréquence de renouvellement des traitements et leur dose en fonction de la météo, du cycle de la vigne et de la pression maladie.
Pour renforcer leurs propos, ils s’appuient sur des témoignages de viticulteurs en Aude, Alsace, Gironde Loire-Atlantique et autre régions.


« Malgré la pratique courante des viticulteurs d’associer les cuivres pour améliorer leur efficacité, hydroxyde, ou en bouillie, par exemple plusieurs travaux scientifiques tendent à montrer qu’il n’y a pas de différence d’efficacité des différents cuivres » indiquent-ils. En revanche, l’efficacité de la lutte contre le mildiou, l’oïdium ou le black-rot est renforcée lorsque le cuivre est associé au soufre.
Les techniciens présentent « une mallette de secours », constituée de tisanes, décoctions et macérats d’ortie, prêle, saule, ail, pissenlit, ou reine des prés, précisant que « Ies différents essais terrain menés ne permettent actuellement de conclure sur une efficacité réelle des spécialités commerciales homologuées de biocontrôle ».
La prophylaxie a au contraire fait ses preuves. La Fnab et ses partenaires livrent les bonnes pratiques d’ébourgeonnage, de rognage, de palissage, de travail du sol, de fertilisation, ou d’effeuillage à la fermeture de la grappe, en prenant garde au risque d’échaudage. « Même si la vendange est sauvée, le feuillage doit être traité et protégé au mieux pour retarder sa chute et assurer une bonne mise en réserve avant la période de taille » préconisent-ils.
Malgré toutes les précautions, il arrive parfois d’observer des tâches de mildiou sur feuille ou sur baies. La maladie ne peut alors plus être éliminée, « on ne peut que limiter la sporulation et les contaminations ».
Plusieurs techniques de rattrapages permettent de limiter les pertes telles que l’utilisation d’huile essentielle d’orange douce ou de sel, d’écorce de chêne ou de bourdaine. Pour les techniciens, elles ne doivent en aucun cas entrer dans une stratégie de traitement globale, sachant qu’elles ne guérissent pas les organes déjà contaminés.
Ils concluent en conseillant des tests de réglages du pulvérisateur à chaque début de campagne pour s’assurer que les produits pénètrent bien au cœur de la végétation et des grappes.
Le projet BasIC a enfin été l’occasion de d’approfondir la question du comportement du cuivre dans les sols viticoles.