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Avec l'OMS Europe, les hygiénistes antialcool "vont vers des solutions simplistes"
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Sujet d'attention
Avec l'OMS Europe, les hygiénistes antialcool "vont vers des solutions simplistes"

Après la réunion du Comité régional de l’OMS Europe à Tel Aviv, qui a entériné son Cadre européen d'action sur l'alcool 2022-2025, la décision politique des Etats membres est intervenue. Le secrétaire général du Comité Européen des Entreprises Vins (CEEV), Dr Ignacio Sanchez Recarte, pointe les implications pour la filière.
Par Sharon Nagel Le 04 octobre 2022
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Avec l'OMS Europe, les hygiénistes antialcool
Le secrétaire général du CEEV dénonce la vision simpliste et inefficace de l’OMS Europe - crédit photo : CEEV
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’OMS a adopté à la mi-septembre son Cadre européen d'action qui recommande une baisse de 10 % de la consommation d’alcool. Dans quel contexte cela s’est-il passé ?

Le document cadre a été adopté par consensus, ce qui veut dire que personne n’a voté contre, suivi d’une décision politique. Dans le document cadre, on voit clairement que le secteur et le dialogue sont écartés, et par conséquent la transparence et la démocratie. Pour ce qui est de la décision politique, il y a eu des commentaires des Etats membres, qui disaient notamment que l’accent devrait être mis sur l’abus d’alcool. Plusieurs Etats membres de l’Union européenne n’étaient pas très contents concernant le processus de décision de l’OMS Europe, qui a été fait plutôt à la va-vite, avec un texte qui a circulé en août et aucun temps prévu pour les débats. Des consultations ont eu lieu mais beaucoup de commentaires n’ont pas été pris en considération, sans que l’OMS Europe n’explique pour quelle raison. Son approche a donc été préparée et unilatérale.

 

Les Etats membres restent libres d’appliquer ou non les recommandations de l’OMS. Quel est le danger du document cadre ?

Il s’agit, effectivement, d’un cadre de recommandations. Le problème, c’est que certains pays qui ont une vision plus proche de celle de l’OMS Europe peuvent être tentés d’appliquer certaines mesures, surtout celles qui sont extrêmement discriminatoires et disproportionnées. Elles sont également simplistes, car elles ne touchent pas le cœur du problème, qui est l’abus d’alcool. Peu à peu, la publication de ce texte va normaliser une discussion sur des solutions qui ne sont ni réalistes, ni efficaces. L’Union Européenne, la Direction Générale de la Santé (DG Santé de la Commission Européenne), pourrait s’appuyer sur ce texte comme référent pour commencer peu à peu à développer le cadre européen.

 

L’OMS Europe a-t-elle sorti ce document pour influencer le débat sur la lutte contre le cancer ?

Je ne dirais pas qu’il y ait eu une coordination mais en tout cas, il y a eu un timing bien précis, et une accélération des travaux dans ce cadre-là. Certainement que l’OMS voudrait bien peser sur le débat sur le plan « Beating Cancer ». Il y a une partie de ce plan qui concerne la révision du système fiscal, et l’OMS appuie extrêmement fortement dans ce document sur un changement radical de la fiscalité avec des propositions qui sont absurdes, et une lecture linéaire qui consiste à dire que, plus les taxes sont importantes et plus la consommation baisse. A plusieurs reprises, nous avons expliqué qu’il y a des problèmes d’abus d’alcool plus importants en Finlande, en Norvège et en Suède, où les taxes sont extrêmement importantes par rapport à des pays comme l’Espagne et l’Italie où il y a zéro taxe sur le vin. Bien sûr, le prix a une influence, mais il faut écouter le reste de l’histoire. Or, ils vont vers des solutions simplistes.

 

Quelles actions le secteur peut-il prendre pour contrer l’initiative de l’OMS Europe ?

Nous allons continuer à réaliser des analyses et présenter en toute transparence, notre vision, les impacts, et proposer aussi des mesures qui sont plus efficaces. Surtout, on continuera à travailler sur l’autorégulation, notre programme européen Wine in Moderation d’actions contre l’abus d’alcool. Il y a un point important à souligner : le directeur de l’OMS Europe a lancé le débat en pointant que la consommation en Europe est la plus importante au monde. Or, cette région comprend également la Russie, la Biélorussie et d’autres pays qui ne sont pas représentatifs du modèle de l’Union Européenne. Et surtout, il a réitéré qu’il n’y a aucun niveau de consommation d’alcool qui soit sans danger.

L’OMS Europe est plus radicale et isolée que l’OMS Monde car elle rejette tout contact avec les parties prenantes et n’envisage qu’un seul aspect qui l’amène vers une vision simpliste et donc des solutions tout aussi simplistes. L’un des gros risques qu’on a pointés, c’est que l’OMS Europe veut s’isoler encore plus, puisqu’elle a identifié le secteur comme étant l’un des points principaux pour expliquer l’absence d’évolution des politiques. On a peur que l’OMS pousse aussi les Etats membres à ne plus écouter les professionnels. C’est une attaque directe à notre démocratie, à nos principes de libre expression. De plus, cela revient à prendre les politiques pour des imbéciles, car un homme politique doit être capable d’écouter chaque aspect du débat et de faire la part des choses pour fonder son propre jugement.

 

Quelle est l’étape suivante du processus ?

Le document politique est très important parce qu’il souligne qu’on doit parler d’abus d’alcool, et deuxièmement, que ce document cadre ne doit pas dévier de la ligne établie par l’Assemblée générale de l’OMS Monde. Celle-ci parle, en effet, d’abus d’alcool et non pas de réduction de la consommation.  

 

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