e millésime a été particulièrement sec, écartant certaines maladies liées aux champignons. « Nos données sur les résidus de pesticides, essentiellement issues d'analyses de raisins et de moûts du vignoble de Bordeaux, sont donc logiquement hyper-positives » lance Caroline Gardia-Parège, spécialiste des contaminants environnementaux pour le laboratoire Excell.
« Nos recherches portent sur environ 170 molécules, essentiellement de la famille des fongicides, des insecticides, et pour 15 %, des herbicides, adjuvants et métabolisants » détaille-t-elle lors d’un webinaire faisant le bilan de la saison.
Le laboratoire en a retrouvé une vingtaine en 2022 contre une trentaine en 2021. « Nous avons détecté deux tiers de fongicides, environ un tiers d’insecticides, et un métabolite, le phtalimide, marqueur de la dégradation du folpel mais non toxique » poursuit Caroline Gardia-Parège.
Huit composés sont détectés dans plus de 20 % des échantillons : le soufre S8, également utilisé en agriculture biologique, le zoxamid, le tetraconazole, le folpel, le phtalimide, l’amétoctradine, tous des fongicides, et la cyhalothrine lambda et l’indoxacarb, des insecticides.
« Beaucoup de résidus de produits phytosanitaires détectés en 2021 et 2020 ne l’ont pas été détectés en 2022. Nous avons également retrouvé moins de folpel antimildiou et son produit de transformation le phtalimide, de dimétromorphe, et de métrafénone, mais autant de zoxamid, cyhalothrine lambda ou indoxacarb » détaille Caroline Gardia-Parège.


Le soufre S8 est le composé retrouvé en plus grande concentration, suivi du folpel. « Mais beaucoup de molécules sont détectées à des concentrations proches voire inférieures à la limite de quantification et très en dessous, d’environ un facteur 20, des limites maximales de résidus autorisées par le règlement européen » assure la spécialiste.
Toutes concentrations cumulées, 2021 est bien au-dessus de 2020 et plus encore de 2022, certainement du fait des conditions météorologiques. « Et en 2022, le soufre S8 compte pour la moitié, contre un tiers en 2021 ».
Contrairement aux années passées, Excell a par ailleurs retrouvé moins de boscalid et de fenhexamide. « Le pyrimethanil ressort davantage, mais il n’a été utilisé que dans quelques exploitations ne reflétant pas l’ensemble du millésime ». En supprimant le soufre, Excell observe avec une concentration moyenne cumulée inférieure à 1 mg/kg pour l’ensemble des molécules.
Caroline Gardia-Parège note par ailleurs une petite baisse de l’occurrence du fosétyl d’aluminium en 2022 en conventionnel, « avec des concentrations variables d’une parcelle de vigne à l’autre ».
Tous modes de culture confondus, la concentration en cuivre des raisins tourne en moyenne autour de 3 mg/kg.