près avoir enchaîné trois mandats successifs de trois ans chacun, le vigneron de Chavanay Christophe Pichon tire sa révérence de la présidence du syndicat des vignerons de l'AOC. Pierre-Jean Villa, également installé à Chavanay, lui succède « avec la volonté de poursuivre le travail engagé par mon prédécesseur », explique le nouveau président.
Christophe Pichon avait beaucoup œuvré pour la notoriété « d'un vin qui faillit disparaître en 1970 », rappelle un communiqué, avec notamment un travail important autour de l’œnotourisme. « Il a fait avancer les partenariats avec l’agglomération de Vienne et les structures touristiques de la région pour maintenir une dynamique autour de nos vins alors qu’il aurait été plus facile de se reposer sur nos acquis de notoriété car les vins se vendent bien », acquiesce Pierre-Jean Villa.
Christophe Pichon s’était déjà placé dans la lignée de Georges Vernay, vigneron emblématique président de l’appellation, qui a œuvré à la reconquête des coteaux en mobilisant les vignerons pour planter du viognier. Pierre-Jean Villa prend à son tour la présidence en jetant un regard bienveillant « sur la génération de nos enfants qui arrive et qui est en train de prendre le relais dans nos propriétés, ce qui me libère donc du temps pour me consacrer à l’appellation », s’amuse-t-il. 8 nouveaux entrants composent d’ailleurs le nouveau conseil d’administration du syndicat et, autre fierté du nouveau président, « le bureau est à 40% composé de femmes, ce qui correspond bien à l’identité des vins de notre appellation ».
Très engagé dans la démarche bio et dans « la réflexion autour des couverts végétaux, l’érosion et l’agroforesterie pour un vignoble en coteaux escarpés comme le nôtre », Pierre-Jean Villa compte bien marquer son mandat par un renforcement du travail réalisé en commission technique en collaboration avec la chambre d’agriculture. « Les enjeux climatiques sont évidents pour notre vignoble escarpé, mais aussi le travail sur tous les leviers techniques que nous avons à disposition, comme les porte-greffes », approuve le président du syndicat de l’AOC Condrieu. Il souhaite également que l’appellation bénéficie d’un évènement festif « à l’image de ce qui se fait dans la plupart des appellations, et ce même tous les deux ans », d’autant plus qu’elle a l’avantage de bénéficier d’un village éponyme.
S’il ne compte pas enchaîner autant de mandats que son prédécesseur, Pierre-Jean Villa prendra le temps nécessaire pour laisser la nouvelle génération s’aguerrir avant de lui succéder. Il avertit néanmoins sur le nécessaire maintien de l’identité des vins de Condrieu. « La mode est aux blancs tendus et frais à boire dans leur jeunesse. Cela ne correspond pas aux vins que nous proposons qui doivent rester des vins de garde qui se bonifient en faisant ressortir leur minéralité avec les années », défend-il donc.