l ne laisse rien derrière lui ! Cet ogre, c'est le dernier-né de la Forge Boisnier : un châssis fixé en entre-roues pour nettoyer deux rangs par passage. « Je l’ai reçu en avril et nous lui avons déjà mis 140 heures au compteur !, se félicite Jérôme Daniault, viticulteur et bouilleur de cru sur 120 ha plantés entre 2,8 et 3 m, à Sigogne, en Charente. Le montage ventral sur mon Fendt 211 P Vario est costaud. En termes de réglages et de visibilité, mon chauffeur a tout de suite trouvé ses repères. On a été surpris d'avancer à près de 6 km/h, avec une bonne qualité de travail des lames. »
Ce 29 juillet, Jérôme Daniault nous reçoit pour une démonstration. À l'arrière de son Fendt, il a attelé un cultivateur arrière Joper. Il s'engage dans une vigne aux rangs, certes, déjà bien travaillés. Mais l’essentiel est là : droites comme des « i », les rampes ne bougent pas. Les lames ne vibrent pas et attaquent franchement le sol, s'effaçant de manière fluide au passage des ceps.
Si la bête donne satisfaction à Jérôme Daniault, c’est avant tout parce qu'elle reprend l'architecture déjà éprouvée sur plus de 80 Emisol, le châssis deux rangs traîné de Forge Boisnier. « C’est la même structure avec des poutres de même section que l'Emisol, détaille Adrien Boisnier, à la tête de la Forge Boisnier. Le dessin de la partie centrale est plus esthétique tout en assurant une bonne visibilité. Il doit faire penser à la forme du percheron de Fendt. En cabine, j’exploite les mêmes boîtiers électrohydrauliques et le même joystick que sur l'Emisol car ils donnent satisfaction. »
La différence essentielle se trouve donc plus bas, au niveau de la fixation en entre-roues du tracteur. « Le châssis est fixé sur une plaque d’usure, elle-même fixée au tracteur. Après 160 heures d’utilisation, on ne constate pas d’effort particulier sur les matériaux, que ce soit sur le Fendt ou sur l’outil », détaillent le viticulteur et le fabricant. Le reste du châssis ressemble à celui de l'Emisol. De chaque côté, un vérin et deux coulisses à section carrée permettent d’ajuster l’outil à la largeur des vignes, entre 2,5 et 3 m. « Et même à partir de 2,2 m pour certains Fendt », précise Adrien Boisnier. Les vérins en partie supérieure des rampes servent, quant à eux, à enserrer ou desserrer les outils sur la ligne de souches.
Autre variation, il n'y a pas de réglage automatique de la hauteur des portiques par rapport au sol. « Il faut simplement laisser le distributeur hydraulique en position flottante, précise Adrien Boisnier. Et si on a besoin que l’outil rentre mieux dans le sol, on actionne le distributeur. »
Dernière différence, la dépose, plus compliquée que le dételage d'un outil traîné. « Il faut d’abord placer le châssis sur roulettes, décrit-il. Puis déboulonner le support en partie basse et débrancher les flexibles hydrauliques. Ensuite, en tirant vers soi, l'ensemble se décroche facilement. »
Pour l’heure, la Forge Boisnier ne compte monter son châssis entre-roues que sur des Fendt, « car il y a l’hydraulique nécessaire, justifie Adrien Boisnier. Or, il en faut pour le châssis et pour les outils que l'on veut combiner à l'avant ou à l'arrière du tracteur pour augmenter le débit de chantier ». Jérôme Daniault pense justement atteler son écimeuse à couteaux Kirogn à l’arrière de son Fendt P Vario. Autre avantage, et non des moindres : « Ce châssis séduit mes salariés. Ils en sont contents. Ils ne reviendront pas en arrière. »
Le désherbage mécanique coûte cher. Pour Jérôme Daniault, la douloureuse s’élève à 40 000 € pour le châssis en entre-roues Boisnier et ses outils – des interceps à lames Braun précédés de petits disques ouvreurs – auxquels s'ajoutent 110 000 € pour le 200 P Vario en finition Profi. Et ce n'est pas terminé ! « Je vais changer les interceps Braun par des Spedo que j'ai vus en démonstration. Je les trouve plus sensibles au travail et précis dans les réglages. Ce fabricant possède aussi une large gamme d’outils dans son catalogue. C’est facile d’en changer en cours de saison et de compléter son équipement. Je vais aussi me séparer de mon cadre interligne et de mes interceps Radius SL de Clemens. Je les trouve trop durs et difficiles à régler en pression. Dans nos sols, ils blessent les ceps. »