’appuyant sur « une production locale, la tradition du vin est ancrée dans la culture du pays » pose Martina Dundrova, chargée d’affaires export à l’ambassade de France en République Tchèque. Depuis Prague, l’experte de Business France souligne que la consommation tchèque de vin est relativement élevée, avec « un marché toujours en croissance » pour les importations, la production locale ne satisfaisant que 30 % des besoins : « c’est un marché très ouvert aux vins étrangers ».
Deuxième fournisseur de vins en valeur et cinquième en volume, la France bénéficie d’une forte image de marque (plutôt haut de gamme), mais qui peut sembler inaccessible (produit de luxe, prix chers...). « Le consommateur moyen peut se dire : ce n’est pas pour moi et ne pas s’y intéresser » prévient Martina Dundrova, soulignant que « l’avantage de la France c’est la diversité de sa gamme, présente sur tous les prix et produits. Le désavantage, c’est qu’il y a très peu de communication dessus… »
Plutôt citadin et aisé, l’acheteur tchèque de vin consomme essentiellement à domicile. « En 2019, la consommation à domicile (ou off-trade) comptait pour 75 % des ventes (avec 25 % de consommation en cafés, hôtels, restaurants…), désormais 87 % du vin est consommé off-trade (avec 13 % en CHR) » pointe l’experte, notant que le vin est plutôt consommé après le repas (« c’est un produit convivial »). La crise covid n’a pas réduit les ventes de vin, mais a renforcé la consommation à domicile. La pandémie de coronavirus a dopé les ventes en ligne, qui sont désormais en légère baisse, posant la question de la pérennité de ce nouveau réseau de distribution.
Commençant à sentir les effets économiques de la guerre en Ukraine, la République Tchèque affiche l’un des plus forts taux d’inflation d’Europe. Ce qui se traduit par une baisse des ventes de produits de consommation non alimentaire. Pour les prochains mois, « il y a beaucoup d’incertitudes » note Martina Dundrova. Qui garde une conviction : « l’importateur est un partenaire indispensable pour tout opérateur français qui veut s’implanter » souligne l’experte, soulignant que le marché tchèque a la particularité d’être demandeur de petits volumes et de prendre du temps : « il faut être patient, ne pas lâcher. Cela peut durer de 6 mois à 2 ans. » Tout dépendant du portefeuille de vins sur le moment de l’importateur : souvent complets, ils peuvent avoir besoin de références spécifiques, comme des cépages moins connus. Autre demande : le soutien des producteurs pour porter des dégustations auprès des consommateurs. Cette présence, une à deux fois par an, permet de renforcer les liens commerciaux.
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