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De plus en plus de viticulteurs croient en la phytothérapie 
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Malgré des résultats aléatoires
De plus en plus de viticulteurs croient en la phytothérapie 

Même si les études scientifiques montrent une efficacité réduite des traitements à base de plantes, ceux-ci suscitent un intérêt croissant. Les viticulteurs qui les utilisent ne reviennent plus en arrière.
Par Michèle Trévoux Le 17 juin 2022
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De plus en plus de viticulteurs croient en la phytothérapie 
Sac de copeaux d'osier pour une préparation de traitement d'une vigne en biodynamie dans le Bordelais. - crédit photo : PHILIPPE ROY
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a phytothérapie est-elle une piste d’avenir pour réduire les doses de produits phytosanitaires ? Un nombre croissant de viticulteurs le croit, même si les études scientifiques peinent à démontrer son efficacité. « En laboratoire, nous constatons un effet de certaines plantes sur le mildiou, mais sur le terrain, les résultats sont plus aléatoires. Il ne faut pas considérer ces traitements comme des produits de substitution, mais comme des compléments qui permettent de diminuer les doses des produits classiques ou de renforcer leur efficacité, les années de forte pression. Ce serait dommage de s’en priver », estime Nicolas Aveline de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV).

Chargé d’expérimentation viticole au Grab (Groupe de recherche en agriculture biologique), Marc Chovelon fait le même constat. « Nous avons testé des tisanes et décoctions d’osier sur des vignes en pots, inoculées artificiellement avec du mildiou. On observe toujours un effet, mais avec une très grande variabilité des résultats. Cela tient sans doute au mode d’action de ces produits qui n’agissent pas directement sur le mildiou mais stimulent les défenses de la plante. Leur efficacité dépend de l’état de la vigne », suggère-t-il.

Il y a des itinéraires techniques qui font preuve d’efficacité

Sylvain Fries, conseiller en viticulture biologique à AgroBio Gironde, considère que les protocoles expérimentaux ne sont pas adaptés. « Les essais portent sur des préparations (tisanes ou décoctions) d’une seule plante, et le plus souvent, uniquement dans le cadre de la réduction des doses de cuivre, alors que les plantes ont également de nombreux intérêts dans l’accompagnement physiologique de la vigne. Chez les vignerons, il y a des itinéraires techniques qui font preuve d’efficacité. Nous avons pu diminuer de 20 à 30 % les doses de cuivre les années de faible pression de mildiou et renforcer l’efficacité des traitements en cas de forte pression, avec un programme à base d’ortie, de prêle, d’osier, de consoude et de bourdaine. On obtient également de très bons résultats contre la sécheresse et les températures caniculaires en utilisant des tisanes de camomille ou d’achillée millefeuille, avec une réduction de 30 % des symptômes d’échaudage et une baisse significative des blocages physiologiques. »

Pour réduire les doses de cuivre et de soufre

En Alsace, neuf domaines du réseau Bio Grand Est testent depuis 2016 des tisanes de plantes – ortie, prêle des champs, achillée, consoude, reine-des-prés et osier –, pour employer moins de cuivre et de soufre. « La plupart de ces viticulteurs les utilisent en complément du cuivre et du soufre. Seul l’un d’entre eux fait des essais en n’appliquant que des plantes contre le mildiou. En 2019 ou 2020 où la pression mildiou a été très faible, les plantes seules ont suffi. Mais même le témoin non traité a été peu impacté. En revanche, en 2021 où le mildiou a été très virulent, nous avons constaté 90 % de perte sur le témoin non traité, 50 % sur la parcelle traitée uniquement avec des plantes et du soufre, et 25 % pour la modalité traitée avec les plantes, le soufre et du cuivre à faible dose (1kg/ha) », indique Lucie Pierre, conseillère en charge de l’animation de ce groupe. Le bilan de ces expérimentations s’avère néanmoins positif : entre 2016 et 2020, les vignerons qui utilisent les plantes ont réduit de 49 % leur dose annuelle de cuivre.

En Bourgogne, Lise-Marie Lalès, conseillère viticulture de la chambre d’agriculture de Côte-d’Or, anime depuis 3 ans, le groupe 30 000 "Je soigne ma vigne par les plantes" qui compte 35 exploitations, dont plusieurs réalisent des essais chaque année. L’an dernier, le programme d’expérimentation a porté sur une tisane d’osier et de prêle, testée selon deux modalités : la tisane seule d’une part, ou avec du cuivre et du soufre d’autre part. Compte tenu de la forte pression de ces deux maladies en 2021, la tisane seule a très vite décroché. Son association avec du soufre et du cuivre n’a pas apporté de gain d’efficacité par rapport au programme avec du cuivre et du soufre seuls, aux mêmes doses.

Le chantier est titanesque

Un autre essai a été mené avec V 25, un produit d’Herbo Vital qui associe une multitude de plantes. Ce produit seul a lui aussi décroché, mais un petit plus a été observé quand il était en association avec du cuivre et du soufre. Des vignerons ont aussi testé la tisane d’origan, de thym et de sarriette contre le gel et contre les chenilles mange-bourgeons. Face au gel de 2021, appliquée 48 heures avant la baisse des températures, elle semble avoir été efficace, ainsi que contre les mange-bourgeons. Les essais se poursuivent. « On débroussaille, le chantier est titanesque », reconnaît la technicienne. 

 

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