a vague de chaleur liée à la dépression située entre les Açores et Madère remonte et les vignobles du Sud, du Sud-Ouest, du Centre et de la vallée du Rhône vont vivre dans une fournaise pendant plusieurs jours.
« Le thermomètre grimpe et devrait avoisiner voire dépasser les 40°C en fin de semaine » alerte Emmanuel Buisson, directeur de l’innovation Weenat – Weather Measures.
Les scénarios les plus pessimistes prévoient jusqu’à 6 jours de canicule. « C’est entre Biarritz et Nantes que la situation sera la plus extrême. Bordeaux et Cognac vont souffrir » complète Serge Zaka, docteur en agroclimatologie pour Itk.
Dans l’arrière-pays méditerranéen, le spécialiste redoute un effet sèche-cheveux similaire à celui du 28 juin 2019. « Cela pourrait être le cas dans le Pic Saint-Loup, avec 41°C, une humidité inférieure à 10%, et du vent ».


Emmanuel Buisson s’inquiète également du déficit de pression de vapeur. « Dans le Sud-Ouest, comme dans le Sud-Est, jusqu’à Lyon, l’air chaud et sec va aspirer l’humidité de la plante, comme cela a été le cas en Provence et dans d’autres vignobles en 2019 et 2020 ». Il craint que les baies perdent de l’eau et ne s’atrophient.
Cet épisode caniculaire pourrait-il amputer le millésime ? Pas selon Loïc Debiolles, chargé d’affaires du marché vigne d’Itk. « La vigne ne va plus pouvoir se ressourcer la nuit. Elle va arrêter de transpirer et privilégier sa survie au détriment du développement de ses fruits mais 3 ou 4 jours de très fortes chaleurs ne suffiront pas à détériorer le rendement ».
Les vignerons sont démunis face à l’évènement. « Nous sommes face à un stress thermique pas hydrique. Il ne faut pas qu’ils irriguent plus que de raison » poursuit Loïc Debiolles, précisant d’ailleurs que dans certaines situations Vintel, l’OAD d’Itk dédié à l’irrigation recommande de diminuer les apports d’eau.
« Ce qu’il faudrait, c’est un réfrigérateur géant autour des vignes ». Les filets d’ombrage donnent également de bons résultats, notamment pour éviter les brûlures. « Mais la vigne n’est généralement pas à un stade assez avancé pour qu’ils soient utiles » explique le chargé d’affaires.
Comme lui, Emmanuel Buisson appréhende la fin de la vague de chaud. Les orages devraient arriver par l'Ouest dans la soirée de samedi et traverser l'Hexagone vers l'Est, dimanche, amenant des pluies avec eux. « L’entrée d’une masse chaude sur une masse froide n’est jamais une bonne nouvelle et de la grêle pourrait à nouveau faire de très gros dégâts ».
Serge Zaka confirme que si la goutte froide présente sur l’Atlantique se rapproche de la France, elle provoquera des orages très violents.