out nouveaux, tout beaux, voilà les Frutteto à la norme Stage V. Les nouveaux Same débarquent le 12 avril à la Cave du Château Juvénal, à Saint-Hippolyte-le-Graveyron, dans le Vaucluse. Cette journée baptisée « Same Day » est l’occasion pour les viticulteurs de prendre la bête en main. Le constructeur a mis un fruitier GS, c'est-à-dire à inverseur hydraulique, et toutes options à disposition des curieux, dont La Vigne. Résultat : une conduite souple et agréable, plus de confort et de facilités dans le contrôle des fonctions. Un plaisir !
D'abord, le nouveau Frutteto 105 GS paraît plus grand. En fait il n’en est rien. C’est le plancher de cabine, plus haut de 7 cm, qui donne cette impression, que la monte en pneumatique de 28 pouces accentue. Il faut donc faire un peu plus d’efforts pour grimper au volant. Malgré le passage au Stage V, le capot est aussi haut qu'avant. Il reste compact alors que Same y loge en plus le catalyseur diesel, le filtre à particules passif et la réduction catalytique. Le réservoir de carburant est déplacé sur le côté. Il est aussi plus volumineux, contenant 10 litres de plus. Et le plein d’AdBlue – 13 litres – se fait à l’avant. Autre modification du constructeur : les ailes sont plus rigides que celles des versions antérieures. Selon Same, cela doit diminuer le risque de casse.
Il est temps de grimper à bord. Après l’effort, le réconfort du plancher plat et de la cabine 4 montants. Une fois assis, la sensation de hauteur est là. On s’y fera au bout de quelques minutes. Nous réglons la longueur de la colonne de direction sur le volant par dévissage et vissage de la molette au centre. Tracteur neuf oblige, ça coince un peu. Autour nous et au-dessus de nous, on a un sentiment d'espace. C’est notamment dû à la nouvelle disposition des commandes, disparues de l’arrière de la cabine. Elles sont presque toutes regroupées côté droit. On trouve très vite ses repères.
Poste de conduite (crédit photo Vincent Gobert)
Au démarrage et lors des premiers mètres, on entend peu de bruit. La cabine paraît mieux insonorisée. Il faudrait vérifier ce point lors d'un travail à la prise de force et avec de l’hydraulique. Mais ce n'est pas au programme de la journée. La transmission offre trois rapports sous charge, qui « passent crème ». La diminution du nombre de tour de volants grâce à la fonction appelée « SDD » fait son office : on en fait presque deux fois moins ! La visibilité semble correcte. Là, encore pour s'en assurer, il faudrait évoluer dans une vigne, alors que nous testons l'engin en milieu ouvert.
Quant au confort, il est au rendez-vous. Non seulement le pont avant suspendu amortit les variations du terrain, mais en plus la cabine est suspendue sur 4 hydro Silentblocs. Le siège est lui aussi confortable, nous bénéficions de l’option suspension pneumatique.
Déjà, il faut passer la main. Les concessionnaires et les clients sont venus nombreux. Beaucoup veulent grimper à bord, voire faire quelques mètres. « C’est presque comme le Vario, déclare enthousiaste le responsable de l'agence locale de Fert Matériels, concessionnaire Same, dans le Vaucluse. On attendait ces changements. C’est sur ces GS qu’il y en a le plus. Le large choix dans les options est important. Car sur mon secteur, il n’y a pas forcément de grosses capacités d’investissement. Les viticulteurs aiment piocher. Et certains préfèrent la simplicité. »
« Le tracteur est trop haut », jaugent des viticulteurs. « Même si on nous assure qu'il est stable, il y a un risque qu'il rebondisse sur route et d'avoir une impression désagréable en dévers. » Rémi et Julie, eux, montent à bord. « C’est bien mieux que le Frutteto 3. Le plancher plat, c’est super !, s’exclament ces viticulteurs varois. Le réglage de la colonne de direction à la pédale est bien aussi. On sent l’effet du pont avant suspendu. Et les trois rapports sous charge, c’est top. »


Viticulteur à Pomerols, dans l’Hérault, Arnaud Lecomte est tout aussi séduit. « Je possède un Deutz TTV, l’équivalent du Same Frutetto à variation continue, et l’intérieur de ce Frutteto GS commence à ressembler au mien. L’ergonomie est pas mal, les commandes tombent bien sous la main. C’est super de pouvoir régler l’agressivité de l’inverseur sous charge. Le débrayage électronique est aussi une bonne idée. La motorisation est souple et la cabine est silencieuse. Pour moi la visibilité est bonne. C’est bien que la dépollution ait pu être intégrée sous le capot sans trop changer le gabarit. »
Crédit photo Vincent Gobert
Mais Jérémy Tur, viticulteur à Vinsobres, dans la Drôme, n'est pas d’accord. « Avec le réservoir placé à l’avant gauche on ne voit plus la roue, décrit-il. J’ai beaucoup de vigne en dévers et avec cette conception et le tracteur en travers je ne verrai pas si j’arrache un cep. Là, c’est un réservoir de 100 litres, peut-être qu’avec le modèle de réservoir moins grand la visibilité est meilleure. » Sans concession, cet exploitant possesseur d’un Landini critique aussi la position du frein à main : « Je sais je ne connais pas trop les Same, mais je trouve qu’il gêne quand on monte en cabine. »
Viticulteur à Séguret, dans le Vaucluse, Hugo Bayle décerne plutôt des bons points. « Il y a plus d’espace à l’arrière à côté des bras et des chandelles, ce sera plus pratique pour laver autour du relevage. Le fait que les fonctions sont plus regroupées et compactes améliore aussi la visibilité depuis le poste de conduite. » Près de lui, son collègue ajoute qu’il a apprécié l’embrayage électrohydraulique et la fonction SDD, grâce à laquelle on fait deux fois moins de tours de volant lors d’une manœuvre. Un troisième collègue ajoute qu’il est surpris du meilleur confort. Cette journée les a confortés dans leur choix : ils ont acheté un nouveau Frutteto sans jamais l’avoir vu. Vivement la réception au domaine !
Les nouveaux spécialisés V et S de Same comptent 5 classes de puissance, de 91 à 116 ch maxi. Les modèles 90 et 100 reçoivent un bloc Farmotion de 3 cylindres et 2,9 litres. Les autres un 4 cylindres de 3,8 litres. Les couples maxi donnés à 1 400 tr/min vont de 372 à 472 Nm. Same propose un large choix de transmissions, dont une à 3 rapports sous charge avec inverseur électrohydraulique. La capacité du relevage arrière atteint 2,6 tonnes. Le circuit hydraulique débite 56 l/min ou 68 l/min en option. La largeur minimale des V est donnée à 1 166 mm. On trouve pêle-mêle, en option, la colonne de direction ajustable, le siège à suspension pneumatique, la filtration de cabine de catégorie 4, les phares de travail à LED, le toit supérieur arrière relevable, le levier de commande en croix pour deux distributeurs, les commandes extérieures de relevage et PDF ou encore le support smartphone et les prises USB.