aelle Reynou-Gravier à la tête du château Perreau à Saint-Michel-de-Montaigne, en Dordogne, 25 ha, AOC Bergerac et Montravel, ne se risque pas à des pronostics : « C’est un peu difficile de se positionner sur ce millésime 2022. Tout dépendra de ce qui se passera dans les prochaines semaines » indique-t-elle. Seule certitude : le manque d’eau est réel depuis l’hiver. « S’il n’y a pas d’eau cet été, ça va bloquer » prévient-elle.
Dans ses vignes, en ce moment, c’est la pleine fleur pour les merlots qui constituent 15 ha de son exploitation. « Avec un tel scénario, on s’achemine vers un millésime précoce » confie-t-elle. Et de souhaiter un peu d’eau entre juin et juillet et surtout pas de grêle.
A Razac de Saussignac, Thierry Daulhiac, du château Le Payral, 15 ha, AOC Bergerac, Saussignac, lui aussi, constate qu’avec les chaleurs de ces dernières semaines, la végétation est partie « plein pot » : « On observe une quinze jours d’avance pour les merlots. Les travaux en vert sont très avancés. Il faut être partout » reconnait-il. Avec la chaleur et la petite humidité du matin, il a lancé des traitements pour contenir la faible pression Black-Rot et oïdium. Depuis avril il a effectué quatre traitements.
François Ballouhey, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de la Dordogne, a noté un démarrage rapide de floraison pour les merlots et les sémillons, dès la semaine dernière.
Avec la sècheresse observée en mai, le mildiou se fait discret : « Cette situation sanitaire laisse du répit au vigneron mais perturbe l’entretien du cavaillon, du fait de sols durs » indique-t-il. Par contre les pluies fortes entre le 19 et le 23 mai dernier, ont facilité la sortie du black-Rot, sur les feuilles.
Pour éviter le stress hydrique, François Ballouhey se prend à espérer un peu d’eau d’ici quelques semaines.