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Vinflation

Par Alexandre Abellan Le 20 mai 2022
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C

’est la petite bête qui monte, qui monte, qui gratte et qui enfle : l’inflation. Des surcoûts énergétiques aux tensions sur les matières sèches, en passant par les négociations salariales, la flambée des prix se retrouve à tous les étages dans la filière vin. Amorcée l’an passé, après la vague covid et la forte reprise économique, l’inflation est aujourd’hui aggravée par les multiples conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine. Face aux hausses enregistrées et aux incertitudes à venir, les opérateurs du vin appliquent des stratégies très distinctes. Comme on pouvait l’entendre dans les allées du récent salon ProWein, certains metteurs en marché répercutent toutes les hausses de charge dans leurs tarifs (parfois un peu plus pour prendre de l’avance sur la prochaine augmentation des bouteilles et cartons), d’autres essaient de refuser les hausses des prix de leurs fournisseurs (les jugeant injustifiés) et beaucoup affichent de petites hausses en prenant sur leurs marges et en réduisant leurs coûts de production (notamment l’abandon des caisses en bois) le temps de voir les évolutions de la situation (même s’ils sont peu optimistes pour les prochains mois).

Cette dernière approche « pas de vague, pas de bruit » espère éviter une valse des étiquettes préjudiciable aux ventes dans un contexte incertain. Comme on le voit bien dans les renégociations actuelles avec la grande distribution, la question de l’acceptation des hausses de prix par le consommateur final est centrale. Le vin n’étant pas un produit de première nécessité, la flambée de tous les prix va conduire à de nouveaux arbitrages, qui pourraient être défavorables aux vins (que ce soit en général ou sur certaines gammes, d’autant plus que la pression concurrentielle est forte avec les bières et cocktails). Dans le même temps, le vin reste un produit culturel de plaisir et de partage dont la consommation ne semble pas baisser en terrasse. Avec l’été qui s’invite au printemps, le réseau de la restauration rapporte de belles performances, témoignant d’un marché français à plusieurs vitesses.

Un autre paradoxe est contenu dans les records annoncés des prix moyens de vente de vin en 2022. En témoigne déjà l'export : la répercussion des surcharges cause un bon inhabituel de la valorisation des vins. Mais cette bonification demeure virtuelle : pas de premiumisation, mais un surcoût logistique. Alors que les chiffres d’affaires vont croître, la rentabilité va fondre pour les mises en marché du millésime 2021. De quoi peser sur l’activité de la filière, d'autant plus que la production du millésime 2022 s’annonce déjà très coûteuse : engrais, phytos, GNR, salaires… Face à des marges d’exploitation compressées comme rarement, le levier de rééquilibrage le plus simple serait le rendement. Une récolte 2022 abondante et de qualité permettrait d’atténuer la brutalité des hausses. Encore faut-il que le coup de chaud actuel n’entérine pas déjà des pertes de production conséquentes. Le changement climatique est l’autre petite bête qui monte, qui monte et qui grignote le vignoble.


 

 

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Tous les commentaires (2)
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granier Le 20 mai 2022 à 14:55:09
Devinette posée à tous les fournisseurs apprenti-sorciers : comment programmer/aggraver la disparition de la filière viti-vinicole ? La réponse est : continuez de scier la branche sur laquelle vous êtes assis !
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Vigneron51 Le 20 mai 2022 à 12:51:43
Effectivement l?analyse est concrète dans un environnement prévisible, hors cela n ? n?est pas le cas . L ?adaptabilité sera de mise pour chaque entreprise, le particularisme de notre profession nous oblige à corriger notre trajectoire en fonction de nombreux paramètres, non connu à l ?avance !!!! Faisons confiance au bon sens paysan, même si aujourd?hui très peu d?opérateurs l? on conservé dans leur logiciel Patrick Boivin paysan depuis 50 années ?
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