in de non-recevoir. Un an après la chute d’un peuplier de vingt mètres de hauteur et d’un mètre de diamètre, rongé par un castor, sur trois rangs de vigne dans le Gard, « il n'est pas envisagé la mise en place d'un régime d'indemnisation des dommages dus au castor » répond à une question sénatoriale Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique, estimant que « le volume et la nature de ces dégâts ne peuvent déclencher la mise en place d'un régime extraordinaire d'indemnisation. Le Conseil d'État a précisé, dans une décision du 30 juillet 2003, que "le préjudice résultant de la prolifération des animaux sauvages appartenant à des espèces [protégées par la loi] doit faire l'objet d'une indemnisation par l'État lorsque, excédant les aléas inhérents à l'activité en cause, il revêt un caractère grave et spécial et ne saurait, dès lors, être regardé comme une charge incombant normalement aux intéressés" ».
Si « des dégâts peuvent être à déplorer » dans les cultures avoisinant les cours d’eau quand la végétation n’est pas suffisante pour satisfaire à ses besoins (de nourriture ou de matériau de construction), des méthodes préventives existent pour la ministre : le réseau castor de l’Office français pour la Biodiversité (OFB) apporte ainsi des conseils de protection pour cohabiter avec l’espère protégée (protection individuelle des arbres, zone tampon…). Refaisant l’historique de la présence du castor européen (Castor fiber) le long des cours d’eau français (15 000 km à date), la ministre rappelle qu’avec une population en croissance, « il s'agit d'un succès en termes de sauvegarde d'une espèce autrefois au seuil de l'extinction en France ». Espèce animale protégée, le castor ne peut être ciblé par « la destruction, l'altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos » rappelle la ministre.
« Comme il s’agit d’une espèce protégée et réintroduite, elle ne peut pas être piégée pour être amenée ailleurs » regrette le vigneron Philippe Nouvel, à la tête du domaine Guyot (15 hectares en production à Souvignargues, dans le Gard). Pour ne plus avoir de ceps coupés par les castors, le vigneron a mis en place des clôtures électriques le long de la parcelle jouxtant le cours d’eau où se trouvent les castors. Dès que la rivière commence à se tarir, il met ses protections en place pour éviter que les rongeurs ne viennent dans ses parcelles. Utilisant normalement ses clôtures électrifiés contre les sangliers, il les installe désormais plus tôt en saison. « Comme il n’y a pas de soutien et pas de solution, je n’ai pas d’autre choix » indique Philipp Nouvel, qui n’a pas subi d’autres dégâts depuis la chute de son peuplier l’an passé.