Pour la première fois, la bière prend la première place de boisson alcoolisée préférée des Français » pose Sylvain Dadé, cofondateur de l’agence Sowine, lors d’une visioconférence présentant ce 29 mars les résultats d’un sondage mené en ligne et en décembre 2021 par Dynata (auprès de 1 015 personnes de 18 à 65 ans, jugées représentatives de la population française par la méthode des quotas). D’après ce panel, les bières se classent parmi les boissons alcoolisées préférées pour 51 % des sondés, quand les vins tombent à 49 %. Si le repli des vins n’est que de un point par rapport au sondage 2021, le bond des bières est conséquent : +12 points en un an. Les champagnes pointent à la troisième place (pour 31 % des sondés, -2 points), suivis par les cocktails (20 %, -6 points) et les spiritueux purs (18 %, -3 points).
« La bière passe très légèrement devant le vin » ajoute Arnaud Daphy, associé de Sowine, notant les nombreuses analogies en matière de consommation de vins et de bières. Qu’il s’agisse du taux d’expertise (47 % d’amateurs éclairés pour les vins et 41 % pour les bières) ou des moments de consommation (plutôt en famille et le week-end). Mais des divergences sont à noter, comme un intérêt significativement plus masculin pour les bières (50 % contre 44 % de femmes), quand le vin intéresse d’avantage les femmes (45 %), ainsi qu’une consommation seule plus élevée pour les bières (28 %) que pour le vin (12 %) : ce qui témoignerait d’une consommation plus décomplexée note Arnaud Daphy. Parmi les bières plébiscitées, on trouve les bières locales (58 %) et craft (45 %). Pour les vins, le top3 reste Bordeaux (à 45 %), Bourgogne et Champagne (tous deux à 26 %).
Autre tendance à suivre, celle des boissons sans alcool ou faiblement alcoolisées dans l’univers des vins et spiritueux. Co-fondatrice de Sowine, Marie Mascré note que 29 % de la population française a consommé de ces boissons "no/low" (+2 points en un an). « C’est une tendance plus marquée chez les 18-25 ans (44 %, +4 points) et qui augmente chez les 50-65 ans (à 20 %, +6 points) » note la directrice de l’agence, soulignant que les raisons invoquées sont la réduction de la consommation d’alcool (40 %), la volonté de faire attention à sa santé (38 %), le goût (33 %) et la réduction des calories (20 %).
En matière de réduction de la consommation, « la part des non-consommateurs progresse en 2022, avec 16 % (+6 points). La tendance est plus marquée chez les femmes (à 19 %) que chez les hommes (13 %) » note Sylvain Dadé.