es dernières semaines, les ventes de vin en grande distribution ne cessent de chuter par rapport à 2021 : est-ce l’effet d’un changement de consommation résultant de l’inflation et de l’anxiété nées de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ? Pas d’après les premiers éléments statistiques recueillis. Du 31 janvier au 27 février 2022, le repli est de 7 % pour les volumes de vins tranquilles par rapport au début 2021 selon les panels Nielsen (-8 % depuis début de l’année). Sur les deux dernières semaines de mars, le recul est de 8 %. Les baisses enregistrées en mars sont dans la lignée de celles enregistrées en janvier et février, avant l’assaut donné par le Kremlin envers Kiev.
« Nous ne voyons pas d'impact de la guerre en Ukraine. Mais plutôt une baisse mécanique des ventes d'alcools, car l'an passé le couvre-feu avait entrainé des transferts du hors-domicile vers la consommation à domicile » analyse Sébastien Monard, le directeur de la communication des panels Nielsen. « Ce ne sont pas les mêmes achats avec et sans fermeture des magasins à 18 heures » confirme Jean-Luc Houdayer, chef de file de la catégorie vins de Système U. En matière de recul des ventes sur les vins tranquilles, « les IGP, AOP et BABV (Boissons Aromatisées à Base de Vins) sont les 3 segments qui ont connu le plus de difficultés en ce début d'année » précise Renaud Guerre-Genton, chef de groupe vins de Système U.
« Cette chute n’a rien à voir avec la situation en Ukraine » renchérit Éric Marzec, le responsable de l’unité vin des panels IRI, pour qui « les vins tranquilles sont en repli marqué depuis le début de l’année [à cause] de la réouverture de la Consommation Hors Domicile (CHD). Par exemple en janvier 2020 (CHD fermé) les volumes de vins étaient à +7 % en GMS et, cette année, en janvier (CHD réouvert), nous accusons un -10 %. L’écart entre les deux (-3 points) reste la tendance de fond du marché (qui a subi un -4 % sur 2021) Ces "effets de yoyo" sont visibles quelle que soit la couleur. »