ace à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, « le secteur viticole n’est pas autant épargné que l’on pourrait le croire » prévient Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. Réunie ce 23 mars, l’instance d’échange entre la filière vitivinicole et l’administration note que si les exportations françaises de vins et spiritueux vers l’Ukraine et la Russie sont macroéconomiquement faibles (sans empêcher que des opérateurs soient individuellement très touchés), les impacts du conflit sont multiples pour la filière.
« Au-delà des situations dramatiques en Ukraine et du soutien apporté par la solidarité agricole (accueil de réfugiés et envoi de produits de première nécessité), il y a des conséquences collatérales qui amènent beaucoup d’inquiétudes dans la filière viticole » indique Jérôme Despey. Le viticulteur languedocien note la flambée des coûts de l’énergie, du gaz pour les distilleries au gazole pour les tracteurs dans le vignoble et les transports vers les marchés. Sans oublier les multiples hausses des matières sèches : bouteilles, cartons… « Ce sont des hausses de charges très importantes après trois années particulièrement difficiles » souligne Jérôme Despey, rappelant les taxes Trump, la crise covid, le gel 2021…
Face au plan de résilience du gouvernement (15 centimes de réduction du GNR, remboursements avancés de la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques, négociations commerciales avec la grande distribution…), la filière vin s’intéresse actuellement aux possibilités de prise en charge des cotisation sociales. Notamment pour l’articulation entre les dispositifs du plan gel 2021 et les outils de l’aide pour le conflit en Ukraine. Alors que restent en suspens les demandes concernant le rallongement du remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE), des échanges sur l’atténuation de la hausse des charges sont désormais attendus entre la filière et l’exécutif (notamment les ministères de l’Agriculture et de l’Économie). « Il faut que ce soit sur les radars » souligne Jérôme Despey, qui souligne les fortes inquiétudes sur les marchés : avec des comportements de consommation de vin en repli (notamment en France, sur le réseau de la grande distribution).