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"Le plan de résilience n’est pas adapté au secteur viticole" face à la guerre en Ukraine
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Jean-Marie Fabre
"Le plan de résilience n’est pas adapté au secteur viticole" face à la guerre en Ukraine

Lassé de la "non-réponse" de l’exécutif sur des demandes d’aides à la trésorerie, le président des Vignerons Indépendants fait part de l’exaspération qui monte dans le vignoble entre plus de charges et moins de marge.
Par Alexandre Abellan Le 22 mars 2022
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« Il y a urgence à proposer de vrais outils à la hauteur des enjeux de la viticulture, afin que les coûts soient acceptables et absorbables pour continuer à faire notre business » plaide Jean-Marie Fabre. - crédit photo : Domaine de la Rochelierre
 

Déjà affectés par la crise covid, les coûts de production de la filière vin connaissent une nouvelle poussée de fièvre depuis l’invasion russe de l’Ukraine. « Aujourd’hui, nos entreprises voient augmenter d’au moins 20 % tous leurs postes de charge » souligne Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Qui souligne que cette flambée des prix ne se limite pas qu’au Gazole Non Routier (GNR) et aux engrais, mais touche aussi les matières sèches (capsules, bouteilles, papier…) et les coûts logistiques (« quand les commandes sont honorées… »). Résultat : « l’augmentation de ces postes de charge fait tomber nos marges à zéro. Nos marges ont été consommées en quelques semaines de conflit » constate le vigneron de Fitou, regrettant l’absence d’outils de résilience adaptés aux spécificités de la filière vitivinicole.

Alors que le gouvernement vient de présenter un plan de résilience face à la guerre en Ukraine, « il y a peu de dispositifs mobilisables au regard de la réalité de nos entreprises » regrette Jean-Marie Fabre. Si la remise de 15 centimes/litre s’applique au vignoble (et à tous les professionnels), il n’y aurait pas d’entreprises vitivinicoles dont la dépense énergétique représente 3 % des charges, il n’y aurait pas de possibilités de reports de charges sociales/fiscales, le dispositif du chômage partiel sera boudé comme le vignoble va avoir besoin tous ses salariés (à temps plein et occasionnels) pour le début de la campagne viticole. Quant à la proposition de monter de 25 à 35 % la capacité de crédit bancaire pour un Prêt Garanti par l’État (PGE), Jean-Marie Fabre voit une proposition d’endettement supplémentaire, quand il préconise une possibilité d’étalement bancaire pour les domaines en difficulté.

Adaptation d’échéancier

Lors de l’inauguration du Salon International de l’Agriculture (ce samedi 26 mars à Paris), le premier ministre, Jean Castex, avait pourtant indiqué son souhait d’un aboutissement du remboursement différé des PGE pour les vignobles gelés. La proposition de la filière vin étant de faire passer de 6 à 10 ans le délai de remboursement du PGE au cas par cas, avec deux conditions : avoir une entreprise ayant consommé tout son PGE et ayant perdu 30 % de sa récolte en 2021. « Cette mesure ne coûterait rien à l’État et donnerait de suite de l’air à nos entreprises » plaide Jean-Marie Fabre, qui rappelle qu’« il ne s’agit pas d’une demande d’abandon de dette, mais d’une adaptation d’échéancier spécifique au secteur ».

Attendant toujours un retour de Matignon, ou un arbitrage de Bercy, le vignoble s’impatiente. « Aujourd’hui, le plan de résilience n’a pas pris en compte les spécificités de la filière viticole. Nous attendons des réponses, il y a une forte exaspération » pointe Jean-Marie Fabre, pour qui « le plan de résilience n’est pas adapté au secteur viticole ». Le vigneron languedocien plaide ainsi pour la prise en compte des opérateurs particulièrement exposés sur les marchés russes et ukrainiens. Selon les estimations, ces deux destinations représentent 3 à 5 % des exportations de vins français : « on peut considérer qu’il n’y a pas d’enjeu majeur, mais ce n’est pas pour ça qu’il n’existe pas d’enjeu au niveau individuel » alerte Jean-Marie Fabre, notant que « les TPE très positionnées sur ces marchés vont être fragilisées, alors qu’elles sortent du covid, des taxes Trump…  Il faut un accompagnement individuel au cas par cas. Il ne faut pas de laissés-pour-compte, ces entreprises n’ont pas la capacité de se déployer aussi rapidement. »

 

 

 

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