un mois de la semaine des primeurs, du lundi 25 au jeudi 26 avril, il y a de « bons signaux. On sent les gens confiants pour venir » rapporte Ronan Laborde, le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux (UGCB). Faisant état d’une dynamique d’inscription diverse dans ses pays et ses circuits de distribution, Ronan Laborde souligne que « les gens qui font des primeurs ne vont pas zapper la présentation de ce millésime 2021, qui a sa raison d’être ». Pour le président de l’UGCB, les distributeurs comprennent en effet que la complexité de ce millésime, très contrasté selon les terroirs, nécessite d’être appréhendé dans le détail.
Recevant avant la crise covid 7 000 personnes dans le vignoble bordelais, la semaine des primeurs édition 2022 sait qu’elle ne renouera pas avec ces chiffres. « Un bon indicateur sera le nombre de visiteurs étrangers. Une année normale, on en recevait 3 000. Si l’on arrive à 2 500, ce sera une grande réussite » avance Ronan Laborde, soulignant que l’évènement a un rayonnement international (« 85 % des ventes en primeur se font à l’export »). Tablant sur des visiteurs européens et américains, l’UGCB fait déjà une croix sur ceux venant de Chine et de Hong-Kong, alors qu’une nouvelle vague de coronavirus s’y fait fortement ressentir.
« Nous n’étions pas optimistes ces dernières semaines sur la possibilité de leur venue. Nous allons leur proposer un évènement distanciel, comme en 2020 et 2021 » indique Ronan Laborde, ajoutant que les modalités de ces dégustations à distance seront arrêtées selon l’évolution du contexte pandémique. « On est habitués à naviguer à vue » glisse le président de l’UGCB, qui a organisé pas moins de 400 dégustations à distance en 2021, suivies par 2 500 personnes en France et à l’étranger. Avec le covid, le concept de semaine des primeurs change : au lieu d’un évènement ne se tenant qu’à Bordeaux, les dégustations se déploient à l’international souligne-t-il.
À Bordeaux, la partie réceptive de la semaine des primeurs doit être assez proche de l’avant-covid. Avec des évènements pour les négociants, les distributeurs, les critiques et journalistes à Bordeaux (la cité du vin et au hangar 14) et dans les châteaux (avec six points cette année, soit deux de moins par rapport à 2019*). La plus importante modification concernera les nouvelles dates de primeur : fin avril et non début avril. « L’objectif est de ne pas laisser la campagne ouverte pendant 2 à 3 mois, mais de faire en sorte que chaque jour soit actif en réduisant la campagne » explique Ronan Laborde.
* : « On a rationnalisé les points de dégustation » explique Ronan Laborde. Les crus de Haut-Médoc, Médoc, Listrac et Moulis ne sont plus réunis dans un château, mais redistribués selon leurs ancrages géographiques dans les châteaux basés à Margaux, Pauillac, Saint-Estèphe et Saint-Julien. Les vins de Sauternes quittent le château La Lagune pour rejoindre ceux de Graves et Pessac-Léognan au château Latour-Martillac. L’ensemble se veut plus cohérent géographiquement : « on espère que les gens passeront plus de temps sur les sites quand dans leur voiture » conclut le président de l’UGCB.