es Rosés d’Anjou clament haut et fort leur identité. « Nous souhaiterions définir en cépages principaux le grolleau noir et le grolleau gris sur cette appellation de vins rosés demi-secs » annonce Pierre-Antoine Pinet, président du syndicat des Rosés de l’Anjou, incluant les Rosés d’Anjou (120 000 hl en moyenne) et les Cabernet d’Anjou (350 000 hl en moyenne), lors de la présentation du millésime 2021 à Paris ce 14 mars.
Actuellement, l’AOC Rosé d’Anjou inclut les cépages cabernet franc et sauvignon, gamay, cot, grolleau noir et gris et pineau d’Aunis.
« Il y a 15 ans, de nombreuses vignes de grolleau ont été arrachées au profit des cabernets, plus vendeurs. Beaucoup de vignerons aujourd’hui replantent et réutilisent ces cépages, car ils sont adaptés au changement climatique avec une faible production d’alcool. Mais si on ne les définit pas juridiquement comme majoritaires en AOC Rosé d’Anjou, il y aura toujours une possibilité de confusion avec le Cabernet d’Anjou » rappelle Pierre-Antoine Pinet. Aussi, il est possible de replier la production de vins rosés de l’AOC Cabernet d’Anjou sur l’AOC Rosé d’Anjou. « Si les grolleau noir et gris deviennent majoritaires, ce repli sera impossible puisque les cabernets sont majoritaires en AOC Cabernet d’Anjou. Nous sommes actuellement en train de parler avec les metteurs en marché pour être sûr de l’impact de cette décision » indique le président.
Pour l’heure, le projet de modification du cahier des charges est en cours d’écriture pour un dépôt auprès de l’INAO prévu fin 2022. « Je n’ai pas d’inquiétude pour cette proposition. Les premiers retours des producteurs et du négoce sont positifs » rassure Pierre-Antoine Pinet.
Pour Nathalie Leduc, vigneronne du domaine Leduc-Frouin, 30 hectares à Martigné-Briand dans le Maine-et-Loire, ce projet est pertinent. « Je propose déjà une cuvée 100 % grolleau en Rosé d’Anjou issue d’une parcelle dont les vignerons ont 60 ans. Les vins sont fruités et aériens, contrairement aux Cabernet d’Anjou qui sont souvent plus puissants et tanniques. Chacun a sa place » explique la vigneronne. Elle est cependant plus sceptique concernant le développement de l’axe cocktail choisi par le syndicat pour les Cabernet d’Anjou. « Si je bois du vin, je bois du vin. Pas un cocktail. Mais je peux comprendre ce besoin de diversification » nuance Nathalie Leduc.
Nathalie Leduc, vigneronne, présente sa cuvée Rosé d'Anjou en 100% grolleau lors d'un évènement presse à Paris, le 14 mars 2022
« Nos consommateurs de Cabernet d’Anjou sont souvent des amateurs de bière et de cocktail. Nous avons donc décidé de travailler cet axe dans notre communication pour leur proposer deux recettes (une d’été et une d’hiver), nos vins étant particulièrement adaptés à cela » explique Pierre-Antoine Pinet. Toujours très stable, l'AOC Cabernet d'Anjou reste la première AOC de vins rosés distribuée en grande distribution.