ace aux demandes sociétales, « il faut inventer la viticulture du vingt-et-unième siècle » pose Philippe Brel, le directeur général d’Estandon Coopérative en Provence (250 adhérents pour 20 millions d’équivalents cols produits par an), sur le salon Wine Paris & Vinexpo Paris (14-16 février). Pour répondre aux demandes de résultats concrets et observables des viticulteurs, l’union coopérative soutient le projet d’implantation d’un « vignoble résilient » sur 6,5 hectares de parcelles arrachées dans la réserve naturelle de la Plaine des Maures (Var).
Appartenant au domaine Tasquier (adhérant à la cave coopérative Le-Luc-en-Provence), ce futur vignoble va cocher toutes les menaces pesant actuellement sur le vignoble : gel de printemps, sécheresse estivale, lessivage et érosion avec les pluies d’hiver… Et même les conséquences d’incendies, ayant touché les abords de la parcelle. Le vignoble pilote doit apporter des réponses à ces problématiques en canalisant l’eau, en ramenant de la matière organique dans les sols avec des couverts végétaux, planter des arbres dans et autour des parcelles pour faire de l’ombre et travailler sur rhizomes… Sans oublier de ménager des passages à la tortue d’Hermann (espèce protégée de la réserve naturelle).
Comptant éviter à terme tout intrant, pour la fertilisation comme les traitements phytosanitaires, ce vignoble expérimental doit être autofertile et résilient aux maladies. « Ce projet pilote a reçu l’accord de la réserve des Maures, les travaux vont pouvoir commencer » indique Philippe Brel, pour qui « si on réussit ici, on pourra réussir partout ». Si les premiers résultats ne sont pas attendus avant 5 à 6 ans, Estandon peut s’appuyer sur de précédentes expérimentations (couverts végétaux et agroforesterie). Ce vignoble pilote donne l’occasion de tout tester à la fois conclut Philippe Brel.