e l'étude Pestiriv au plan cancer du Parlement Européen, en passant les Zones de Non Traitement (ZNT) et la certification Haute Valeur Environnementale (HVE), la filière vin se trouve régulièrement dans l’œil du cyclone des débats de société. Pour s’en dépêtrer, « il faut revenir à des débats équilibrés » pose Gérard Bancillon, le président de la Confédération des vins à Indication Géographique Protégée de France (Vins IGP). Pour se faire, la filière vin « a à faire son mea culpa : on n’évoque pas assez fréquemment nos pratiques. On ne met pas assez en avant les évolutions qui ont eu lieu dans le vignoble, alors qu’ils sont énormes. On a fait des choses incroyables, mais on n’en parle jamais. Il faut mettre fin aux oppositions stigmatisantes du tout ou rien. »
Ayant évoqué le sujet en conseil d’administration des Vins IGP, Gérard Bancillon souhaite le proposer à l’Association Générale de la Production Viticole (AGPV). « Il faut se doter de communicants pour défendre tout ce que l’on fait de vertueux. Que ces gens-là nous défendent au niveau de l’agribashing » ajoute le viticulteur gardois. Président d’une cave coopérative ayant animé son caveau de vente, Gérard Bancillon se souvient que les échanges avec les consommateurs leur permettent de découvrir des pans du vignoble dont ils n’ont pas conscience.


« On n’a pas expliqué que les plantes peuvent être malades comme des humains, qu’il faut les traiter. La plupart des gens croient qu’en bio on ne traite pas. Il faudrait parler de tout ça sans affrontement entre les bio et les HVE et les conventionnels etc. Il faut montrer qu’il y a plusieurs modèles, que tous font avancer. Qu’il faut que chacun ait la capacité d’envisager l’autre, à lui reconnaître une existence, à le comprendre, à partager avec lui » développe Gérard Bancillon
Reconnaissant qu’« il y a une frange de la population que rien ne satisfait », le président des vins IGP est persuadé que « plus on en parlera et moins il y aura d’affrontement ». Proposant l’idée d’une cellule de communication, Gérard Bancillon ne rejette pas le terme de lobbying (« il faut défendre notre profession de toutes ces attaques qui viennent de partout, dans tous les sens, parce que nous ne sommes pas en capacité de le faire »), mais celui de contre-attaque (il s’agirait de « discussions avec nos concitoyens, pour faire comprendre nos problématiques et montrer que l’on est de plus en plus vertueux »). Souhaitant se baser sur des études scientifiques impartiales, « il faut absolument communiquer avec les gens et éviter les oppositions systématiques, violentes, belliqueuses » conclut Gérard Bancillon.