Le terrible épisode de gel du printemps dernier a mis à terre bon nombre de nos viticulteurs. C’est un épisode qui est resté dans toutes les mémoires. Et depuis notre arrivée à Sitevi, tout le monde parle de cet épisode de gel » note le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, lors de l’inauguration ce mardi 30 novembre du salon des techniques vitivinicoles. Passant 3 heures à déambuler au parc des expositions de Montpellier, le ministre se montre particulièrement au fait des enjeux de trésorerie du vignoble.
Et notamment sur le risque d’« effet ciseaux, du fait de la mauvaise récolte de cette année et de l’augmentation des cours des matières premières. Face à cet effet ciseau, ma priorité des priorités c’est notamment de faire en sorte que le déploiement lié aux mesures des calamités agricoles [NDLA : à partir de 30 % de dégâts], qui exceptionnellement ont été ouvertes au domaine viticole après le gel, puissent être versées le plus rapidement possible. Pour limiter cet effet ciseau, où vous avez des trésoreries au plus bas, comme votre récolte a été mauvaise, et des charges qui augmentent pour la récolte à venir » indique à Vitisphere le ministre.


Julien Denormandie annonce que dans le plan d’aides d’un milliard d’euros aux filières agricoles gelées, le ministère vient d’arrêter ce début de semaine la tranche d’aides aux viticulteurs : 380 millions €. « Avec maintenant un objectif de déploiement le plus rapidement possible, dans des délais qui dépassent toutes les moyennes de déploiement par le passé » indique le ministre. Concernant les appels répétés d'aides aux trésoreries, Julien Denormandie précise à Vitisphere que le sujet des reports d’encours bancaires des vignerons « dépend des relations bancaires que vous pouvez avoir avec les réseaux bancaires, évidemment le gouvernement le suit de près et appelle les réseaux bancaires à faire preuve de responsabilité ».
Dégustant un vin rosé de cépage résistant à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et semblant se passionner pour les tracteurs robotisés (notamment le tout nouveau Traxx), le ministre note la volonté de la filière vin de s’adapter aux défis d’avenir, étant la première à lui avoir remis ses proposition d’adaptation au changement climatique. « La filière s’engage et l’état est là pour être à ses côtés, y compris en investissant. On va investir beaucoup » glisse Julien Denormandie, ajoutant que « c’est aujourd’hui des solutions dont on a besoin. Le salon Sitevi se dénomme lui-même comme le salon des solutions. C’est pour ça que je voulais être aux côtés de celles et ceux qui nous permettent d’avoir des produits de qualité. »