C’est signé » annonce ce 25 octobre le rappeur Booba sur son compte Instagram, officialisant le projet d’une collaboration avec Rodolphe Frerejean Taittinger pour créer une nouvelle marque de champagnes. Encore mystérieuses, ces cuvées de vins effervescents seront produites de manière indépendante de la maison Frerejean Frères basée à Avize (Marne), dont Rodolphe Frerejean Taittinger est l’un des fondateurs (avec ses frères Guillaume et Richard).
Utilisant son titre de "D.U.C. de Boulogne", Booba produit depuis 2017 la marque de whisky D.U.C. (avec la maison charentaise Daucourt). Pour sa marque champenoise, il pourrait piocher dans son univers lyrique, de "OKLM" (au calme) à "la piraterie n’est jamais finie" (déclinée en marque de vêtements). Ou dans les punchlines explicites de ses morceaux évoquant le champagne (ici censurés), comme dans "Friday" de l’album Trône (2017) où il indique « J’ai foi en peu, mais pas en rien, lui dis-je dans la Champagne room ; j’vis-ser tous ces fils de p…s, leur santé j’m’en bats les c…s ». Ou dans la chanson "G5" de l’album Futur (2012) où il chante « Ils me donnent des coups que je ne sens pas ; Sur le champ de bataille, dans mes veines coule du champagne ». Ou encore dans le titre "Boîte Vocale" de l’album Ouest Side (2006) où il lance « j'ai la tête dans le nuage, la b..e dans le champagne ». On peut parier que la cuvée de Booba tiendra du brut zéro dosage.
Après le retrait ce début d'année du rappeur américain Jay-Z de la marque champenoise Armand de Brignac (au profit de LVMH), l’implication annoncée de Booba va redonner une dimension urbaine au vignoble champenois. Si le négoce bourguignon Luc Belaire est habitué à engager des rappeurs pour promouvoir ses vins effervescents (comme Young Thug), les maisons champenoises sont moins ouvertes que leurs homologues charentaises à ses collaborations rajeunissant leur image (et leurs consommateurs).