’est par cette boutade – « une mireuse, c’est rapide et en famille avec personne ! » - que Gilles Marguet, directeur de l’Union des Propriétaires Récoltants (UPR) au Mesnil-sur-Oger (Marne) témoigne de l’intérêt de la mireuse élaborée par R&D Vision. Installée depuis 2019, mais opérationnelle dans sa version aboutie en 2021, la mireuse a pour but de détecter les intrus (sécateurs, etc.) et surtout d’écarter les caisses jugées trop peu qualitatives.
L’UPR comprend 830 adhérents cultivant 324 ha. Cette année, le conseil d’administration de l’UPR avait décidé que les caisses contenant entre 5 à 15 % d’oïdium seraient vinifiées à part et que celles dépassant 15 % d’oïdium seraient refusées. Ce qui a été le cas de 0.7 caisses/1 000. « Le fonctionnement de la machine est assez simple, explique Gilles Marguet. C’est en quelque sorte un photomaton relié à un logiciel. La mireuse s’insère sur notre ligne de chargement automatique et s’adapte à notre cadence de 8 000 kg chargés toutes les 20 minutes. La difficulté, lors de la conception de cette machine, était de pouvoir mesurer, en mouvement, le taux d’oïdium ». Quand une caisse dépasse le seuil des 15 %, elle est écartée automatiquement sous réserve de la validation de l’opérateur. Ce dernier arbitre si la caisse mérite d’être écartée, ou si elle contient plutôt de la pourriture, critère non pris en compte par la coop actuellement. Dans ce cas, la caisse reste sur la ligne.
La traçabilité des caisses est assurée par le code-barre présent sur la palette. Lors de cette vendange 2021, 1,5 million de kilogrammes de raisin ont été contrôlés, sur les 3,2 millions récoltés. En 2022, toute la récolte sera contrôlée, à l’exception de quelques marcs destinés à des cuvées identitaires. Le coût de cette machine s’est élevé à 300 000 € HT, dont 90 000 € consacrés à l’étude préalable, cette mireuse étant un prototype. « Nous espérons pouvoir détecter la pourriture dans quelques années, si d’autres intervenants de la Champagne investissent également dans cet outil pour mutualiser les coûts de recherche », conclut Gilles Marguet.