u moment où les vignerons de Castilla-La Mancha commençaient à récolter les premières grappes de chardonnay, sauvignon blanc et muscat, des pluies diluviennes et une tempête de grêle se sont abattues ce 24 août sur une large zone, englobant des communes telles que Tomelloso, Valdepeñas, Tolède, Albacete et Cuenca. L’épicentre du phénomène s’est localisé sur la province de Ciudad Real où Agroseguro, le système espagnol d’assurance agricole, a recensé des dégâts sur plus de 4 000 hectares de vignes. Même s’il est encore trop tôt pour connaître l’impact de la tempête sur la production 2021, son timing laisse présager des pertes significatives. Au total, plus de 3 800 parcelles ont été affectées à travers la région de Castilla-La Mancha, englobant 6 000 hectares, essentiellement des vignes. Outre Ciudad Real, les secteurs de Tolède (520 hectares de vignes endommagés), Albacete (150 ha) et Cuenca (83 ha) sont concernés. L’envergure des dégâts risque d’entraîner une nouvelle révision à la baisse des prévisions de récolte pour cette année.
Suite à une réunion ce 26 août du comité sectoriel vins au sein des Coopératives agroalimentaires d’Espagne, l’estimation a été abaissée à 39,5 millions d’hectolitres pour l’ensemble du pays, soit 7 millions d’hectolitres de moins qu’en 2020 (46,5 Mhl). Sur ce total, la région de Castilla-La Mancha représente 22,5 Mhl, auxquels s’ajoutent quelque 3 Mhl pour la Catalogne, 2,3 Mhl pour l’Estrémadure, 2,2 Mhl chacune pour Castilla et Léon et Valence et 2 Mhl pour la Rioja, pour ne citer qu’elles. Ces prévisions s’inscrivent en baisse sensible par rapport à celles publiées par les coopératives espagnoles à la fin juillet, qui faisaient état d’une production 2021 d’environ 43 millions d’hectolitres de vins et moûts, dont 25,6 millions pour la principale région productrice. Cette révision à la baisse serait imputée à l’impact notamment de la sécheresse, ainsi qu’à des épisodes de grêle et de gel. Même si la filière espagnole compte tirer profit des récoltes amoindries en France et en Italie, l’abaissement de sa propre production permettrait de remédier en partie à des problèmes de stockage causés, entre autres, par des retiraisons ralenties.