n 2020, dressant un point économique sur leurs ventes annuelles, les tonneliers français s’inquiétaient déjà des performances 2021 qu’ils anticipaient comme délicate. Si la Fédération n’a encore pas révélé les chiffres de l’activité des marchés, la tendance est à la baisse, confirme François Witasse, président du syndicat des tonneliers du Sud-Ouest (tonnellerie Demptos – TFF group).
La contraction se fait à la fois sur le marché domestique et export. La petite vendange française qui s’annonce, laisse augurer de moindres commandes. A l’export, les difficultés sont multiples. Les feux qui ont embrasés l’Australie et la Californie ces dernières années conduisent à une moindre demande. Avec des volumes de vin développant des goûts de fumée, les élevages en barrique sont nécessairement limités.
Par ailleurs, la crise Covid a largement impacté la logistique : pénurie de containers, surcharge de certains port, procédures d’import/exportation allongées... « Là où l’on mettait 4 à 5 semaines pour expédier un container aux USA, il faut désormais compter sur un délai de 8 à 9 semaines » rapporte François Witasse. Et même si les tonneliers conseillent à leur client d’anticiper les commandes, tous ne le font pas. « Certains attendent de connaitre les typicités des vins pour choisir les types de barrique adaptés » précise François Witasse.
Avec une année 2020 qui était déjà à la baisse, c’est donc deux années consécutives de retrait que les tonneliers vont devoir absorber. Est-ce une évolution conjoncturelle ou structurelle ? Difficile de trancher. Si les éléments directement liés à la crise Covid sont évidemment conjoncturels, les feux de forêts, les sécheresses sont désormais plutôt structurels. Reste que le marché des tonneaux est par essence très fluctuant puisque lié aux volumes de vendange. Et ne concerne que 2 à 3 % des volumes de vin, une part, quant à elle, stable.