La pression sociétale va encore augmenter et, elle va concerner autant les vignerons conventionnels que les vignerons bio » annonce Florian Ferrandis, technico-commercial du groupe Perret ce 22 juillet, lors d’une rencontre organisée par l’entreprise dans son vignoble de Tresque (30). Au cours de ce rendez-vous, Perret présente un programme expérimental alternatif aux traitements classiques. Conduit sur une parcelle de 2,5 hectares de syrah en cours de conversion à l’agriculture biologique, il vise à diminuer les quantités de cuivre en ayant recours à la phytothérapie (utilisation de plantes sous forme d’extraits, d’infusions ou de décoctions) associée à l’outil d’aide à la décision (OAD) Décitrait, mis au point par l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), relié à une station météo (Sencrop).
« Nous nous étions fixés de ne pas apporter plus de 200 grammes de cuivre à l’hectare et par traitement, indique Claire Scappini, responsable technique de Racine, filiale du groupe Perret. Nous avons rempli l’objectif. Nous avons réalisé 7 passages à 200 gr/ha soit 1,4 kg de cuivre au cours de la saison. » Au vu de la pression mildiou, peu élevée cette année, elle estime qu’il aurait même été envisageable d’économiser deux traitements.


Les interventions ont été pilotée avec l’outil Décitrait. En lien avec la station météo, ce système modélise les risques et les pourcentages de contaminations aux différents stades de la vigne et suivant les conditions météo. « Nous sommes intervenus à chaque contamination avec Hélio Cuivre et Hélio Soufre mélangé à des décoctions de plantes, prêle, ortie, saule et Achillées mille feuilles, à hauteur de 3 % en début de campagne et de 5 % par la suite » souligne Claire Scappini. Les deux produits renfermant ces mélanges de plantes sont Végéprime et Végéactiv mis au point l’an passé par Perret. Le premier s’utilise au démarrage de la végétation. Le second depuis la floraison jusqu’à la fin du cycle. « L’usage de la phytothérapie est hérité de la biodynamie, précise Justine Richard, consultante. Il s’agit d’une approche globale. Utiliser les plantes de manière ponctuelle, c’est prendre le risque d’être déçu. » Claire Scappini rappelle en outre que les observations de terrain restent indispensables pour piloter efficacement les traitements.