En quelques minutes vers 16h30 ce vendredi, les vignes de Sainte-Valière, Ginestas, Mirepeisset et Bize-Minervois ont été secouées par un vent violent, et 30 mm de pluie accompagnés de gros grêlons » relate Nicolas Sourd, conseiller viticole pour la Chambre d’agriculture de l’Aude.
Le viticulteur Mathieu Cathala est allé faire le tour de ses 8 hectares dès que la tempête a cessé.
Du bout de ses rangs de viognier, de syrah, et de carignan détrempés, il n’a d’abord pas constaté de gros dégâts. « Il n’y avait ni feuilles ni grappes à terre » se souvient-il.
C’est quand il a fait le tour de ses vignes, qu’il a aperçu les symptômes de la tempête. « J’ai vu des baies fendues et des baies creusées jusqu’au pépin. Les pédicelles et pédoncules sont peu touchés mais quelques feuilles sont trouées, et certains rameaux ont bruni. Le vent a concentré les dégâts sur la face Nord/Nord-Est de la végétation, celle tournée vers le Biterrois » explique-t-il.
La grêle est tombée très violemment une deuxième fois vers 20 heures, plus à l’Est, sur les communes de Sallèles-d’Aude et de Saint Marcel.
Nicolas Sourd estime la perte globale de récolte à 10 %, voyant surtout des dégâts sur chardonnay, « un des cépages qui était le plus avancé, notamment sur les parcelles épargnées par le gel début avril ».


Ce 16 juin au matin, Mathieu Cathala a refait un tour de vignoble et confirme l’estimation du conseiller. Ses baies les plus touchées sont sèches et ratatinées. « Heureusement, la semaine a été chaude. La vigne a cicatrisé et je ne vois pas de traces de botrytis ou de mildiou » se rassure-t-il.
Nicolas Sourd craint cependant que les baies actuellement au stade petit pois soient fragilisées et plus sensibles aux maladies. « Et ces épisodes vont affaiblir un peu plus les souches, déjà victimes du gel puis de la sécheresse » conclut-il.