Nous sommes force de proposition pour une définition » réglementaire des vins nature rappelle Jacques Carroget, le président du syndicat de défense des vins Nature’l. Réunissant désormais 130 vignerons pour un total de 500 adhérents (consommateurs, cavistes…), sa charte vient d’être mise à jour suite à jour à la marge suite à une année de retours d’expérience (comme l’impossibilité de vérifier que les ajouts de sulfites en deçà de 30 mg/l sont effectués à la mise) et à de nouveaux échanges avec la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF).
Si la mention commerciale « vin nature » reste illicite (et passible de poursuites), le label « vin méthode nature » est validé par les services publics avec son logo (sans sulfite ajouté ou dans la limite d’un dosage inférieur à 30 mg/l) et ses obligations par engagement sur l’honneur (certification bio, récolte à la main, pas d’intrants œnologiques…). Désormais, Jacques Carroget porte le projet syndical d’une reconnaissance totale de la démarche des vins nature au niveau européen. Pour cela, « il faut démontrer notre capacité à gérer ce label et à être sérieux » indique le président du syndicat des vins Nature’l, qui « travaille au niveau international pour que dans chaque pays des gens se lancent dans cette démarche ». Une association suisse vient ainsi d’être crée à cette fin.


Cette reconnaissance « ne peut se faire que si des vignerons et des acheteurs sont intéressés, c’est un ensemble. Et tout le monde n’a pas forcément envie que ça existe » indique Jacques Carroget. Ce dernier ne se fixe pas de calendrier, en se basant sur un souvenir : « j’ai vécu la mise en place de la réglementation sur les vins bio, nous avons mis sept à huit ans à l’imposer » jusqu’à sa mise en place en 2012. Pour le vigneron angevin, « les gens qui s’opposent à la réglementation sur le vin nature sont les mêmes qui étaient contre les vins bio. On ne pourrait pas imaginer aujourd’hui qu’il n’y ait pas de vins bio, c’est ce que défendaient ces gens à l’époque. »
Combatif, Jacques Carroget « pense sincèrement que la réalité du marché et la volonté des vignerons peuvent faire évoluer les choses. Nous défendons l’esprit des vins nature, qui n’ont pas été inventés par nous, je le précise. »