es premiers grands crus classés à proposer leurs ventes en primeur n’auront pas attendu la publication de toutes les notes de dégustation des critiques. Sortis ce matin du 10 mai, les châteaux Doisy-Daëne (avec la cuvée l’Extravagant) et Rayne Vigneau (grands crus classés en 1855 à Sauternes) et Soutard (grand cru classé de Saint-Émilion) affichent des prix identiques à la trés réussie campagne 2019. La recette pour reproduire le succès de cette mise en vente, qui avait déjoué tous les pronostics, grâce à des prix en cohérence avec les attentes du marché ?
Avec la pandémie de covid-19, « l’an dernier, tout le monde se questionnait. Cette année le négoce travaille bien, c’est un bon début de campagne » témoigne Bertrand de Villaines, le directeur général de La Mondiale Grands Crus (châteaux Soutard, Larmande et Grand Faurie La Rose à Saint-Émilion). Si tout n’a pas été vendu en une demi-heure, il ne devrait pas rester longtemps de caisses de 2020 estime le gérant.


« L’accueil est bon, ça déguste bien. Nos deux courtiers principaux, Étienne Barre et Valentin Lillet, ont bien préparé la campagne » ajoute Bertrand de Villaines, pour qui « on voit que la campagne primeur va partir, il y a beaucoup d’attention et d’intérêt ». Si les enjeux commerciaux des ventes en primeur sont moindre à Sauternes, les sorties sont importantes en termes de visibilité et de message aux marchés. « Notre stratégie de prix est dans la stabilité et la fiabilité depuis 2016. L'effet millésime est lissé » explique Vincent Labergère, le directeur général du château Rayne Vigneau. Rapportant que les parcelles de premier vin n'ont pas été touchés par le gel du printemps 2021, le gérant n'envisageait pas de hausse des prix pour compenser une perte de récolte.
Sorti ce 11 mai, le château Cheval Blanc (premier grand cru classé A de Saint-Émilion) affiche pour sa part une hausse de 7 % de son prix de vente pour le millésime 2020 par rapport au millésime 2019. Il reste cependant 27 % moins cher que le millésime 2018.