Le gel a détruit entre 25 et 30 % de la récolte, avec des secteurs beaucoup plus touchés, notamment dans l’Aube, commente Maxime Toubart, président du Syndicat général des Vignerons. La grande majorité des vignerons disposent de 7 600 kg/ha de réserve individuelle (RI). C’est le meilleur outil de lutte contre le gel ».
L’Aube est une nouvelle fois très touchée. « Le soir du mardi 6 avril, nous avons eu de la neige, décrit Denis Velut, viticulteur à Montgueux dans l’Aube. Le vignoble a été recouvert d’une couche de 3 cm de neige collante, qui a tenu jusqu’à 10 heures du matin le lendemain. Le thermomètre est descendu à – 3°C… ».
A Montgueux, les dégâts sont estimés à 80 % de la récolte. Sur les 200 ha que compte ce village, 180 ha sont plantés en chardonnay, qui a été très impacté en raison de sa précocité. « J’exploite 7 ha, dont 1 ha en pinot noir, poursuit Denis Velut. Les dégâts sont moins importants sur ce cépage. On les estime à 50 % ».
Certains viticulteurs ont perdu 100 % de leur récolte, à Montgueux comme dans d’autres secteurs de l’Aube. « Avec le froid du mois d’avril, la végétation tarde à repartir, constate Denis Velut. On espère que certains bourgeons de la base seront fructifères. Nous n’observons pas de différence de dégâts selon l’altitude des vignes ou la date de la taille. On ne va pas se plaindre, car on a la réserve individuelle qui amorti le choc. Mais il ne faudrait pas vivre cet épisode une deuxième fois ».
Chez Pascal Lhoste, viticulteur à Bassuet dans le Vitryat (Marne), « les pertes sont moins importantes que ce que l’on pensait. Ce n’est pas facile de mesurer les dégâts car il fait froid depuis un mois. La vigne est encore en dormance ». Sur les 15 ha qu’il exploite avec sa famille, il estime les pertes entre 20 et 25 % de la récolte.
Les pinots noirs et meuniers, qui ne représentent que 10 % de son encépagement, n’ont pas été touchés. « Il faut attendre le 15-20 mai pour être vraiment fixé et sortir de la période de risque, conclut Pascal Lhoste. Le gel est toujours très impactant psychologiquement, mais je redoute davantage la coulure »
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