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26 projets photovoltaïques dans le vignoble pour Sun'Agri
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Agrivoltaïsme
26 projets photovoltaïques dans le vignoble pour Sun'Agri

Pionnière de l’agrivoltaïsme, la société mettra en chantier, à partir de 2022, 26 installations d’ombrières photovoltaïques, réparties dans tout le vignoble de l’arc méditerranéen. Les viticulteurs engagés dans ces projets y voient avant tout une solution pour lutter contre le réchauffement climatique.
Par Michèle Trévoux Le 06 avril 2021
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26 projets photovoltaïques dans le vignoble pour Sun'Agri
Les panneaux sont mis en hauteur pour permettre le passage des tracteurs. - crédit photo : Sun Agri
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es viticulteurs méridionaux font figure de pionners dans le développement de l’agrivoltaïsme : sur les 37 projets Sun’Agri retenus dans les appels d’offres « solaire photovoltaïque innovant » de la Commission de régulation de l’énergie, 26 concernent la viticulture. « C’est le secteur agricole pour lequel nos projets sont les plus avancés » confirme Perrine Fortin, Responsable du Pôle Agro chez Sun’Agri. Tous ces projets, qui seront déployés en 2022, sont situés sur tout le vignoble de l’arc méditerranéen : Pyrénées-Orientales, Aude, Gard, Hérault, Vaucluse Var..

Résistances aux fortes chaleurs

La société Sun’Agri a déjà installé un démonstrateur sur 4,5 hectares de vignes à Tresserre (Pyrénées-Orientales) et mène depuis plusieurs années des essais sur des parcelles à Piolenc dans le Vaucluse et à l’Inra de Pech Rouge dans l’Aude. L’entreprise développe des ombrières photovoltaïques, placées à 4 mètres au-dessus du sol, qui protègent la vigne des excès du soleil. Pilotés à partir d’algorithmes conçus sur mesure selon les besoins de la vigne, ces panneaux s’inclinent en fonction des besoins d’ensoleillement ou d’ombrage de la plante.

Les premiers résultats recueillis lors de la campagne 2019 sur le site de Piolenc ont montré que les vignes abritées sous ce dispositif ont mieux résisté que les autres aux fortes chaleurs de l’été. Sous les ombrières, les besoins en irrigation sont réduits de 12 à 34 % selon les modalités, l’irrigation a été déclenchée plus tardivement, la réserve en eau des sols est supérieure de 20 millimètres et l’arrêt de la croissance est retardée de 10 à 15 jours par rapport à la vigne témoin sans protection photovoltaïque. L’ombrage a également eu un effet positif sur le poids des baies, supérieur de 17 % dans les vignes protégées. Enfin, il a également eu un effet bénéfique sur la qualité organoleptique des vins. La teneur en anthocyanes est plus élevée (+13 %), tout comme l’acidité totale (+9 à +14 % selon les modalités). « Les données recueillies en 2020 vont dans le même sens. De plus, sur les essais menés à Pech Rouge où la parcelle ombrée et la vigne témoin ont été récoltées à la même date, on a constaté un écart d’1 % vol. d’alcool entre les vins issus des vignes ombrées (les plus faibles en alcool) et ceux de la parcelle témoin sans ombrage» indique Perrine Fortin.

Investissement à 800 000 €/ha

Fort de ces résultats, Sun’Agri passe à la vitesse supérieure avec ces 26 projets prévus à partir de 2022. « Ce sont des installations sur de petites surfaces (1 à 5 ha), mises en place à l’occasion dune replantation. Les viticulteurs qui nous contactent le font avant tout pour trouver des solutions au réchauffement climatique. Nous les accompagnons techniquement et administrativement. Nous sommes également en mesure de leur proposer des investisseurs s’ils ne souhaitent pas porter eux-mêmes l’investissement qui s’élève à 800 000 €/ha » précise Antoine Nogier, président-fondateur de Sun’Agri.

La cave coopérative de Florensac fait partie de ces pionniers qui vont tenter l’expérience. « C’est un projet que nous menons en partenariat avec la mairie, qui nous fournit le terrain, et Sun’Agri, qui nous accompagne techniquement et pour le montage financier de l’opération. Depuis dix ans, nous sommes équipés de panneaux photovoltaïques sur le toit de la cave qui produisent 44 % de notre consommation énergétique. Avec ce nouveau projet prévu sur 4,5 ha, nous serons en énergie positive. Il y a une pression colossale sur le foncier dans cette région. Participer au développement d’énergie renouvelable, tout en maintenant une production viticole sur le même terrain est un challenge environnemental qui s’inscrit parfaitement dans notre stratégie de développement » confie Stéphane Roques, le directeur d ela coopérative héraultaise.

Réponse au changement climatique

Les Vignobles de Cap Leucate ont également signé pour installer ces ombrières sur 1,5 ha, à proximité immédiate du site de la cave. « C’est une réponse au problème du changement climatique. Dans notre terroir, nous souffrons terriblement de la sécheresse, les possibilités d’irrigation sont très réduites. Mettre la plante à l’ombre pour limiter l’évapotranspiration nous paraît une bonne solution. Nous envisageons ce projet comme une vitrine pour communiquer sur cette nouvelle technologie et mettre un coup d’arrêt à la consommation de terres agricoles pour la production d’énergies renouvelables. Il s’agit d’essayer, de démontrer et de convaincre notre entourage sociétal et administratif. Pour le moment, nous n’avons pas d’objectifs économiques, le projet sera entièrement financé par des investisseurs. Mais nous n’excluons pas, à terme, de trouver des revenus complémentaires avec la production d’énergie » souligne Lilian Copovi, le président de la cave audoise.

 

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Tous les commentaires (6)
Clem jc Le 09 avril 2021 à 05:58:51
Bonjour, tout d'abord deux questions: Comment remplacer le nucléaire?; Comment protéger les cultures pérennes des aléas climatiques: gel, grele, canicules, sécheresse ?
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Octave Le 08 avril 2021 à 12:38:33
Le monde change ! ... c'est un constat lucide mon cher POUIZIN François, mais la question demeure : change-t-il en bien ? ... consommer à outrance et gaspiller est le crédo, le moteur de nos sociétés prétendument évoluées. Ne pas s'interroger là-dessus me conduit a émettre quelques doutes sur la possibilité d'échanger. Gardez vos œillères. Adaptez-vous. Salutations.
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POUIZIN Fran?ois Le 08 avril 2021 à 05:29:11
OCTAVE Attention je vais faire de l'enfonçage de portes ouvertes niveau "café du commerce". Les besoins en électricité vont considérablement augmenter. Etre pour ou contre n'a aucun sens. Le monde change, il a toujours changé. Il faut s'y adapter. Il n'y a pas d'alternative. Une pollution visuelle me semble un moindre mal. Et SURTOUT: Ce n'était pas mieux avant.
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Octave Le 07 avril 2021 à 12:51:44
Oui mon cher POUIZIN François, je ne redoute pas plus le nucléaire que ça (le risque me semble particulièrement bien maîtrisé et la gestion des déchets plutôt cadrée et sécurisée ... dans l'Hexagone !). Mais je ne milite pas pour le nucléaire ni pour l'implantation de nouvelles centrales sur notre territoire. Ce que je pense c'est qu'on déconne collectivement en ne remettant pas en cause notre exigence d'une consommation toujours "plus" (dernier exemple : le 5 G ! ... d'après vous, les data de tout ce petit monde accro aux dernière techno seront archivées comment ? ... faudra bien refroidir tout ça non ? ... aberrant) ... Et effectivement, je ne souhaite pas vivre dans un monde où l'on sera entouré de parcs éoliens terre-mer et de champs de panneaux voltaïques ... sérieusement, vous vous voyez aller arpenter vos vignes " voltaïsées" dans un avenir proche ? ..
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POUIZIN Fran?ois Le 07 avril 2021 à 06:47:42
OCTAVE Ce n'est pas esthétique mais vous préférez une centrale nucléaire, les déchets et les risques d'accidents qui vont avec ?
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Octave Le 06 avril 2021 à 09:09:57
Je regardais les vignobles jusqu'à ce jour comme faisant partie intégrante de notre patrimoine immatériel et culturel. Le discours de Sun'Agri est certes audible, mais les conséquences paysagères vont être désastreuses. La voltaïsation est sûrement une technologie intéressante mais on ne l'approche plus vraiment comme une voie alternative .. les besoins de consommer à outrance, les besoins de fourniture en énergie ne sont pas remis en cause, alors la technologie devient l'instrument de la fuite en avant. Et l'Homme devra apprendre à vivre dans cet environnement pourri qu'il se construit et qu'il accepte bêtement (parcs éoliens terrestres et marins, champs photovoltaïques, ..). Mais quelle Terre va-t-on laisser aux générations suivantes ?
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