e 6 avril prochain, Laure Canu prendra ses fonctions en tant que directrice des deux propriétés que sont les châteaux Cantemerle (91 hectares de grand cru classé en 1855 en AOC Haut Médoc) et Grand Corbin (37 ha de grand cru classé en AOC Saint Emilion Grand Cru). Elle succèdera à Philippe Dambrine qui prendra sa retraite en juin prochain, après avoir passé 28 ans à la tête des deux châteaux. Laure Canu compte bien s’inscrire dans ses pas : "j’apprécie beaucoup le management de Philippe Dambrine. Il parie sur l’humain qui permet de demander le meilleur à chacun" répète cette ex-avocate.
Laure Canu a débuté sa carrière en tant qu’avocate d’affaires dans un cabinet américain basé à Paris spécialisé dans les LBO (achats à effet de levier), de 2007 à 2010. En vacances à New York, elle n’est pas insensible à ceux qui lui disent "à quoi bon de continuer un métier passionnant intellectuellement mais sans dimension humaine". Sa décision est prise, elle change de voie, obtient un master en management des vins et spiritueux à Kedge Business School de Bordeaux. Une formation en alternance qui l’amène au château Beychevelle. « J’ai aimé être dans le vignoble, découvrir le négoce, les primeurs. J’ai eu un très bon accueil » se souvient-elle. Elle intègre château Pichon Comtesse et travaille pendant quatre ans auprès de Sylvie Cazes En 2015 elle se retrouve à château Angelus en charge de la communication pour devenir directrice adjointe un an plus tard.


La voilà dans quelques jours aux commandes de Cantemerle (44 salariés) et de Grand Corbin (9 salariés). Soit 53 salariés, pour une grande majorité des hommes. Voix posée, chaleureuse, qui ne donne pas dans les aigus, Laure Canu répète qu’elle a de la chance. « Les perspectives donnent confiance : un excellent millésime 2020, la levée des surtaxes douaniers imposées par Trump, un rebond des marchés asiatiques » indique-t-elle. Mais ne lui demandez pas quels projets elle compte mettre en œuvre pour les deux propriétés. C’est trop tôt.