On s’en tire pas si mal : on a une baisse des ventes des vins commercialisés par le vignoble de -7 % en 2020 par rapport à 2019 à 1 million d’hectolitres, mais on continue de progresser à l’export (+6 % à 430 000 hl) alors que tous les autres baissent, sauf la Bourgogne », a précisé ce 15 mars à l’AFP Brice Eymard, directeur général du Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence (CIVP).
Les ventes des trois AOC, Côte de Provence, Côteaux d’Aix-en-Provence et Côteaux Varois en Provence, ont progressé à l’export de 5,6 % à 4,9 millions de caisses de 12 bouteilles en 2020 quand toutes les appellations françaises sauf la Bourgogne (+1,4 %) et les liqueurs (+4,5 %) ont reculé, notamment le champagne (-17 %), selon la fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Les rosés provençaux, dont les domaines stars continuent d’attirer les investisseurs, comme dernièrement la maison Chanel qui s’est agrandie sur l’île de Porquerolles, ont aussi légèrement progressé en valeur de 0,7 % à environ 297 millions d’euros en 2020, selon la FEVS. La Provence est le 6e vignoble français en valeur.
La France est le pays qui vend ses rosés le plus cher à l’export, en raison notamment d’une qualité qui s’est améliorée. Le prix d’une bouteille de rosé démarre autour de 15 € et peut dépasser les 100 € pour certaines cuvées du Château d’Esclans, domaine racheté fin 2019 par la filiale Moët Hennessy de LVMH.
Dans le détail, la surtaxe de 25 % sur les vins et spiritueux français, instaurée par l’ancien président américain Donald Trump et récemment suspendue, a entraîné une baisse de 6 % des ventes de rosés provençaux aux États-Unis en volume. Cela a été cependant plus que compensé par « une hausse de la consommation de rosé à l’étranger, surtout en Grande-Bretagne, au Canada, aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne », selon Brice Eymard.
Les ventes en grande distribution de rosés provençaux ont par ailleurs progressé de 2 % (à 290 000 hectolitres) et le pic touristique de l’été avec des ventes au caveau a presque contrebalancé les pertes du début d’année.
L’absence de salons consommateurs et la fermeture des restaurants qui s’éternise impactent néanmoins le vignoble.