Les vignobles abritent 20% de la flore nationale, soit près de 900 espèces » rappelle Lorelei Boechat-Cazenave, spécialiste des sols à la Chambre d’agriculture de Gironde. A Bordeaux, 4000 inventaires ont permis à son équipe d’en décompter plus de 250.


Financée par l’interprofession et la Région, la Chambre a pu développer un herbier numérique pour aider les viticulteurs à les identifier. « Nous l’avons baptisé Garance, pour « Guide d’Aide à la Reconnaissance des Adventices en Nouvelle-Aquitaine et Conseils pour la gestion des Enherbements. On y accède gratuitement via Adobe Acrobat Reader sur smartphone, tablette ou ordinateur ».
Pour mettre un nom sur une espèce observée dans ses parcelles, le viticulteur choisit entre deux clés de recherche, celle des poacées (graminées) au stade végétatif, ou celle des plantes à fleurs, pendant la floraison.
Dans le premier cas, Garance lui demande d’indiquer si la préfoliation est bien visible ou absente. Une série de questions, à choix multiples et toujours illustrés, permettent en quelques clics de tomber sur la bonne plante.
Quand il veut identifier une plante à fleurs, le viticulteur renseigne d’abord sa couleur, « bleue ou violette », « jaune ou orange », « rouge ou rose », ou « verte ou brune », ainsi que le nombre et la forme des pétales et des feuilles. Garance lui propose alors une série de photos de plantes pouvant correspondre à sa recherche.
Lorsqu'il clique sur l'une d'entre elles, il accède à une fiche détaillant ses traits morphologiques, sa fréquence d’observation, et son cycle biologique.


Le guide explique aussi au viticulteur comment faciliter la dispersion de la plante dans le cas où elle favorise la biodiversité ou la bonne santé des sols. Quand il vaut mieux l’éliminer pour éviter une chute de rendement, le guide donne des préconisations sur la hauteur de tonte, la profondeur de travail du sol, ou le choix des engrais verts.
« Nous conseillons par exemple un rajeunissement des enherbements naturels tous les 3 à 5 ans avec des griffes ou des disques pour limiter la prolifération d’espèces vivaces concurrentielles comme l’Agrostis stolonifère ou encore le Chiendent pied-de-poule » illustre Lorelei Boechat-Cazenave.