nticipant une éventuelle autorisation d’alternatives résistantes aux emblématiques chardonnay et pinot noir, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) teste l’hybridation.
En collaboration avec l’Inrae, le Comité Champagne et la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, il a d’abord planté plus de 13 000 pépins issus de croisements entre variétés résistantes et pinot noir, gouais ou chardonnay. « Puis, en 2017, nous avons sélectionné 300 individus ayant conservé les gènes de résistance » détaille Jean-Philippe Gervais, directeur du pôle technique du BIVB.
Ces hybrides ont été replantés en 2017 sur une parcelle d’Aluze (71). Pour comparer le comportement des ceps sur deux terroirs différents, le Comité Champagne en a fait autant dans sa région.
Ces deux parcelles ont donné leurs premiers raisins en 2020. « Nous avons pu effectuer nos premières micro-vinifications, avec peu de volume », annonce Jean-Philippe Gervais.
Il faudra plusieurs vendanges aux partenaires pour se faire une bonne idée du rendement et de la typicité des vins. « Si l’on est chanceux, on pourra à la fin retenir 3 à 5 variétés résistantes. Mais avoir seulement un pied résistant issu du chardonnay, et un autre issu du pinot noir, ce serait déjà très bien ».
Le projet devrait aboutir d’ici 2030. « Il faudra ensuite trouver un nom à ces individus, puis les inscrire dans les catalogues, et bien sûr les intégrer dans les cahiers des charges », rappelle Héloïse Mahé, responsable de la coordination technique du BIVB.
Cet essai s’inscrit dans un objectif global de réduction des produits phytosanitaires. « Dans un premier temps, l’idée serait de pouvoir implanter ces nouvelles variétés en ZNT. Mais si ces pieds sont de qualité d’un point de vue agronomique et œnologique, on pourrait à termes imaginer qu’ils soient implantés plus largement. »