ur une surface proche de 18 000 hectares (en stabilité), les appellations d’Anjou-Saumur affichent un beau volume sur 2020, selon les premières estimations établies par l‘Organisme de Défense et de Gestion (ODG). Au global, la récolte dépasserait légèrement le million d’hl, soit la deuxième récolte la plus conséquente en volume sur les cinq dernières années, derrière 2018, qui avait explosé les compteurs.
Dans une période où la crise sanitaire et les perturbations internationales (Brexit et taxes Trump) malmènent les marchés, les responsables des grosses appellations de l’Anjou-Saumur avaient décidé de travailler à la régulation de leur offre sous l’égide de la Fédération angevine. Ainsi, les présidents des appellations de rosés, de bulles (Saumur et Crémant de Loire) et Saumur Champigny se sont mis autour de la table à l’été pour faire en sorte qu’en jouant sur les rendements, aucune AOC n’attire plus qu’une autre, les producteurs opportunistes. Dans une région, où une parcelle de chenin ou de cabernet franc peut revendiquer trois ou quatre appellations différentes, certains jouent – et c’est légitime – la carte de la valorisation maximale.
Ainsi, quatre AOC sur cinq ont pris l’option d’une baisse de rendement de l’année, en y associant du VCI, pour ne pas exploser l’offre. Sauf le Rosé d’Anjou, qui souffrait de manque de volumes les années précédentes. Conséquence, plus de 48 000 hl ont été engagés en VCI cette année par sept appellations, dont les principales.
“En Cabernet d’Anjou, nous aurons cette année à peine 350 000 hl de revendiqués. Si le commerce se tient, ce qui est le cas jusque-là, nous n’aurons pas de souci d’équilibre économique de l’appellation”, indique le président de la plus grosse AOC angevine, Pierre-Antoine Pinet. “Le travail engagé cette année nous a permis de ne pas exploser le volume de Cabernet d’Anjou mis sur le marché et de renforcer le Rosé d’Anjou”.
Même chose à Saumur Champigny qui subit depuis quelques temps un tassement de sorties comme nombre de rouges en France. La gestion des rendements et le VCI ont permis de revendiquer un maximum de 65 000 hl, soit le volume que sait vendre l’appellation en ce moment.