En juin 2020, j’ai lu un article titré “La Double Récolte de Vitis vinifera L. Pinot Noir : Mythe ou Réalité ?” décrivant une expérimentation de double vendange sur une vigne cultivée en pot. Mes essais montrent que l’on peut aussi obtenir deux récoltes en conditions réelles » pose Fernando Martinez de Toda.
Pour cela, ce professeur de viticulture à l’Université de la Rioja a rogné la vigne au-dessus du sixième nœud à la fin de la floraison sans toucher aux grappes des rameaux principaux. « A cette période, les bourgeons latents, qui ont déjà préparé la récolte de l’année suivante, ne sont pas encore en endodormance. Le rognage élimine l’inhibition liée aux entre-cœurs et déclenche leur développent rapide » explique-t-il.
Fernando Martinez de Toda a répété cette manipulation avec succès sur grenache, tempranillo et maturana tinta deux années de suite, constatant une moyenne de 13 jours de retard de maturation pour les grappes principales et de 35 jours pour les grappes des rameaux forcés.
En quantité, la première vendange a été presque aussi bonne que celle des vignes ayant servi de témoin. « J’ai récolté environ 1 kg par pied de vigne à partir des rameaux forcés, c’est 30% du rendement obtenu avec les rameaux primaires » ajoute le professeur.
Fatalement, le rapport entre la surface foliaire et le rendement a baissé sur les pieds ayant livré deux vendanges. « Il n’était plus que de 0,9 à 1 m²/kg, mais d’après la littérature, cela suffit à une vigne suffisamment vigoureuse pour accumuler des réserves pour l’année suivante. L’année dernière, des chercheurs ont aussi montré que cette pratique ne réduisait pas la fertilité » assure Fernando Martinez de Toda, qui vient de publier ses résultats dans la revue Ives.