Il n’y aura de transition agroécologique que s’il y a valorisation. Le prix du vin doit augmenter » pose Jean-Marc Lafont, le nouveau président de l’Union des Crus du Beaujolais, l’Organisme de Défense et de Gestion des dix crus du Beaujolais*. Précédemment vice-président de l’ODG, Jean-Marc Lafont succède à la vigneronne Audrey Yves, qui n’a pas souhaité se représenter.
« La précédente mandature a vu la fin d’un période tourmentée, avec la scission des Crus et des Beaujolais et Beaujolais Villages. C’est un mauvais souvenir, lié à crise sans précédent, nous avons ressoudé les liens entre les hommes pour retrouver l’unité. Aujourd’hui, il n’y plus de problèmes entre le nord et le sud du Beaujolais » indique Jean-Marc Lafont, qui indique que les deux ODG envisagent même un rapprochement administratif pour mettre en commun leurs personnels.
Les tensions humaines étant passées, c’est l’enjeu de la transition écologique qui mis en priorité par Jean-Marc Lafont à l’occasion de la présidence de son premier conseil d’administration, ce 7 décembre. « C’est très compliqué de remettre en place des labours dans les vignobles de fortes pentes. Le vignoble a une vraie volonté d’aller dans ce sens » note le vigneron, notant que 50 % du vignoble est certifié bio, Haute Valeur Environnementale, Terra Vitis…
Ces engagements ayant un coût, leur financement nécessite une valorisation au sens large. « Le travail est lancé pour la montée en gamme, afin de créer des climats ou des premiers crus aux crus du Beaujolais » souligne Jean-Marc Lafont, qui rapporte qu’un travail de dégustations pour la caractérisation des terroirs est lancé depuis deux ans dans certains crus (comme Brouilly, côte de Brouilly, Juliénas et Moulin à Vent).


Le troisième défi pour Jean-Marc Lafont est de redonner confiance aux vignerons du Beaujolais dans leurs produits. « Les vins du Beaujolais sont pile dans les attentes du marché, ils sont frais et digestes. A nous de sublimer le cépage gamay et de montrer toutes les facettes de nos terroirs. Ceux qui vendent au négoce ne se rendent pas bien compte des retours positifs du marché, ils ont passé une décennie traumatisante, je pense que l’on peut voir s’ouvrir une décennie de réussite pour le Beaujolais » conclut le vigneron.
* : Il s’agit de Brouilly, côte de Brouilly, Chénas, Chiroubles, Juliénas, Fleurie, Moulint à vent, Morgon, Régnié et Saint-Amour. Soit 6 500 ha pour un millier d’opérateurs.