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Le phytoplasme de la flavescence dorée suivi à la trace
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Projet Co-Act 2
Le phytoplasme de la flavescence dorée suivi à la trace

Un consortium de chercheurs se donne trois ans pour mieux comprendre comment la flavescence dorée émerge et se propage dans chaque région, de vigne en vigne, ou à partir de plantes bordant les vignobles. Ils souhaitent réaliser des cartes de risque pour faciliter la prospection.
Par Marion Bazireau Le 20 novembre 2020
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Le phytoplasme de la flavescence dorée suivi à la trace
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 Les premières analyses semblent indiquer que les cas isolés de flavescence dorée découverts en Champagne et en Alsace en 2019 sont issus d’un transfert depuis l’environnement des vignobles comme nous l’avions déjà montré pour certains cas en Bourgogne » révèle Sylvie Malembic-Maher, ingénieure à INRAE de Bordeaux et porteuse du projet Co-Act, dont le deuxième volet a démarré en septembre*. « Les génotypes des souches des phytoplasmes qui ont été retrouvés dans les parcelles contaminées sont similaires à ceux des souches présentes dans les aulnes européens » complète-t-elle.

La maladie ne vient en effet pas toujours de la vigne. « La clématite peut aussi être infectée par le phytoplasme, et des laboratoires européens ont montré que c’est également le cas du noisetier ou de l’ailante dans certaines régions » rappelle la chercheuse.

Sylvie Malembic-Maher estime toutefois que le risque de transfert de la flavescence dorée de ces plantes vers la vigne reste faible. « L’aulne et la clématite n’hébergent pas la cicadelle de la flavescence dorée, scaphoideus titanus, qui transmet la maladie de vigne en vigne. Ils hébergent d’autres cicadelles, qui ponctuellement peuvent venir goûter la vigne et lui transmettre les phytoplasmes » explique-t-elle.

Pendant les 3 ans du projet Co Act2, les chercheurs et les partenaires techniques des régions impliquées tenteront d’élucider l’origine des émergences de flavescence en identifiant quelles plantes ligneuses autres que la vigne peuvent constituer des réservoirs de phytoplasmes et quelles cicadelles sont capables de les transmettre depuis l’environnement des vignobles.

Pour l’heure, les repousses sauvages de porte-greffes constituent le plus gros risque connu de réservoir de la maladie dans les abords des vignobles. « Les porte-greffes sont des porteurs sains. Ils n’expriment pas la maladie mais peuvent héberger les phytoplasmes. Les cicadelles scaphoideus titanus peuvent facilement les transporter dans les vignobles en production » explique Sylvie Malembic-Maher.

Ces repousses sont issues de bois qui ont pu être autrefois jetés aux abords des parcelles, d’anciennes parcelles mal arrachées, ou de parcelles abandonnées. Les pieds de vignes cultivés dans les jardins des particuliers peuvent aussi constituer des réservoirs de cicadelles S. titanus et de phytoplasmes.

Cartes de risque

Pour mieux comprendre comment la maladie émerge et se propage dans chaque région, le programme fait également appel à des biostatisticiens. Les chercheurs vont centraliser et analyser les bases de données de milliers d’observations réalisées par les équipes de prospection depuis plusieurs années. « Nous souhaitons déterminer quelles pratiques culturales, cépages, ou facteurs paysagers peuvent influencer la propagation de la flavescence dorée » détaille Sylvie Malembic-Maher. « Cela devrait nous permettre d’élaborer des cartes de risques qui faciliteront la prospection et la lutte. »

 

*Porté par Sylvie Malembic-Maher, à l'UMR Biologie du Fruit et Pathologie (BFP) à Bordeaux, Co-Act 2 est un projet du Plan National contre le Dépérissement du Vignoble. Il fait appel à l'expertise de 4 autres unités de recherche INRAE : l'UMR Santé de la Vigne et Qualité du Vin à Colmar (SVQV), l'UMR Santé et Agroécologie du Vignoble (SAVE) à Bordeaux, l'Unité de Recherche BioSP Biostatistique et Processus Spatiaux, et le Centre de Ressources Biologiques de la Vigne de Vassal. L'IFV ainsi que les organismes impliqués dans la lutte contre la flavescence dans les régions étudiées (DRAAF-SRAL, FREDON, GDON, interprofession, CA) participent également au projet. Il fait suite au projet Co-Act, initié en 2017. Les chercheurs rendront leurs conclusions fin 2023.

 

Cataloguer les cépages peu sensibles

Lors de précédents travaux, les chercheurs ont inoculé les phytoplasmes sur les cépages les plus cultivés, en conditions confinées, pour comparer leur sensibilité à la flavescence dorée. « Le merlot et sa mère, la magdeleine noire des Charentes sont peu sensibles. La syrah également ». A l’inverse, le chardonnay, le sauvignon, le cabernet sauvignon ou le grenache sont très touchés par la flavescence dorée, ce qui confirme les observations de terrain. « Dans les projets Co Act et Co Act2, nous caractérisons le comportement de variétés parentes de ces cépages peu sensibles ainsi que le comportement d’autres cépages régionaux qui semblent peu touchés au vignoble. L’idée est de mieux comprendre les mécanismes de résistance et de proposer un catalogue élargi de cépages peu sensibles pour appuyer les programmes de création variétale » dévoile la chercheuse.

 

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