n termes de sorties de chais, “il y a un recul global des volumes en appellation d’origine (AOP) et vin de France (VSIG), les vins à indication géographiques protégés (IGP) sortent du lot” résume Florian Angevin, le chargé d’études économiques sur la filière vitivinicole, faisant le bilan de la campagne d’enregistrement des vins en vrac du premier août 2019 au 31 juillet 2020.
Par rapport à la période précédente, les volumes en IGP augmentent de 1 % pour les rouges, 2 % pour les blancs et 5 % pour les rouges (respectivement 3.1, 1.8 et 2.6 millions d’hectolitres). Les prix moyens des vins de pays augmentent également, de 1% pour les rouges, 3 % pour les blancs et 2 % pour les rosés (soit 91, 102 et 96 €/hl). La seule exception concerne les vins blancs et rouge sans mention cépage, qui sont en forte chute (-17 et -13 %) note Florian Angevin. Cette campagne, 73 % des 7,5 millions hl de vins IGP affichent désormais une mention de cépage.
Les vins de France enregistrent de fortes baisses en volumes : -14 % pour les rouges, -5 % pour les blanccs et -18 % pour les rosés (respectivement 643 000 hl, 676 000 hl et 276 000 hl). Les prix résistent, avec un maintien pour les rouges, +4 % pour les blancs et +2 % pour les rosés (à 73, 82 et 80 €/hl). Notant que le prix des vins de France reste deux fois plus élevé que les VSIG d’Espagne et d’Italie, Florian Angevin alerte sur “le point de vigilance des stocks [européens de VSIG] en hausse dans contexte de crise sanitaire”.
D’après les données récoltées par FranceAgriMer, les transactions de vin AOP seraient en repli de quasiment -10 % en volume et -5 % en prix moyen. “Il y a une stabilité relative, avec une hétérogénéité entre AOC. Le recul de Bordeaux [de la Vallée du Rhône et du Val de Loire], à l’inverse de la croissance en Bourgogne et Beaujolais” indique Florian Angevin.


Pour expliquer ces tendances, les analystes de FranceAgriMer soulignent les revers de marchés affectés par la pandémie de coronavirus. “La consommation baisse en grande distribution, les rouges sont en recul (-5 % en volume et valeur) alors que les blancs et rosés augmentent (+1 % en volume et valeur). La catégorie des IGP est la plus dynamique (+2 % en volume et +3 % en valeur)” rapporte Pauline Cuenin, chargée d’études consommation pour les filières spécialisées au sein de la Direction Marchés, études et prospective de FranceAgriMer.
Florian Angevin indique également la baisse de 10 % de la valeur des exportations de vins français sur la campagne (à 8,7 milliards €), liée à de moindres expéditions vers les pays tiers (-12 %), qui étaient à l’origine de croissance par le passé (+2 % en 2018/2019, +6 % en 2017/2018, +12 % en 2016/2017...). Tous les vins sont touchés à l’export, surtout les vins AOP et les champagnes, en lien avec l’arrêt de la restaurations hors domicile dans de nombreux pays, alors que les vins français sont très présents sur ce réseau conclut l’analyste.