ortement médiatisées auprès du grand public cette fin septembre, et encore plus controversées au sein de la filière, les 22 analyses de résidus phytos dans des vins labélisés Haute Valeur Environnementale (HVE) de l’association Alerte aux toxiques ne passent pas pour le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB).
« Plaise au tribunal judiciaire de Libourne [de] dire et juger que les propos diffusés par [Valérie] Murat et l’association Alerte aux toxiques dans le communiqué de presse "analyse de résidus de pesticides dans les vins, les résultats : la HVE encore gourmande en pesticides" caractérisent un dénigrement collectif à l’égard de la filière des vins de Bordeaux » indique l’ordonnance à comparaître, ce 29 octobre, de l’association Alerte aux toxiques et de sa porte-parole, Valérie Murat, devant la chambre civile du tribunal judiciaire de Libourne. Les avocats de l’interprofession demandent une condamnation de 100 000 euros de l’association « en réparation du préjudice collectif subi à raison de ce dénigrement » et le retrait des supports de cette communication (sous astreinte de 5 000 € par jour de retard).


« Il s'agit d'une tentative d'intimidation. Le CIVB cherche à m'abattre et à m'affaiblir avec un montant délirant, démesuré » indique Valérie Murat à Vitisphere. La militante ajoute que l'« on ne parlait plus de ce sujet, ils le relancent. C'est remettre une pièce dans le juke-box, c'est leur choix, qui montre leur férocité. Je ne vais pas laisser passer cette tribune pour dénoncer l'omerta dans le bordelais » sur les pesticides. Ayant déjà mené une campagne de financement participatif pour réaliser les analyses incriminées, l’association vient de lancer un nouvel appel aux dons pour assurer ses frais de défense.
Contacté, le CIVB ne souhaite pas commenter l'affaire avant l'avis de la justice. D'autres associations antiphytos s'emparent déjà du sujet en se déclarant solidaires d'Alerte aux Toxiques. C'est le cas de Générations Futures, qui dénonce dans un communiqué des « procès baillons » et des « tentatives de musellement des ONG par les pollueurs ». Pour Cyril Giraud, relais bordelais de Générations Futures, « le travail des ONG est de rendre visible du grand public ce qui ne l’est pas, et les résidus de pesticides dans les vins en font partie ».